BROADCAST NEWSde James L. Brooks, avec Joan Cusack, William Hurt, Albert Brooks (1987, Etats-Unis, 132 mn) Une dénonciation de l’info-spectacle qui échappe de justesse aux clichés, en particulier grâce à une Holly Hunter parfaite en workaholic incapable de supporter la médiocrité. L’info télé aux Etats-Unis, écartelée entre le sens de l’info (incarné ici par le […]
BROADCAST NEWS
de James L. Brooks, avec Joan Cusack, William Hurt, Albert Brooks (1987, Etats-Unis, 132 mn)
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Une dénonciation de l’info-spectacle qui échappe de justesse aux clichés, en particulier grâce à une Holly Hunter parfaite en workaholic incapable de supporter la médiocrité.
L’info télé aux Etats-Unis, écartelée entre le sens de l’info (incarné ici par le personnage intègre d’Albert Brooks) et le sens du spectacle (à peine caricaturé par un William Hurt plus préoccupé de choisir ses cravates que de potasser la place exacte de l’Iran sur la carte du monde). Entre ces deux hommes, une productrice jouée par Holly Hunter. Elle s’oppose violemment à toute dérive vers l’info-spectacle. Oui, mais voilà, elle va
tomber amoureuse de l’arriviste sans scrupules qui n’hésite pas à bidonner un montage pour pleurer à chaudes larmes dans le contrechamp. De loin, ça paraît cousu de fil blanc, et ça l’est d’ailleurs, jusqu’à un certain point. Mais le personnage féminin, très bien écrit, et surtout joué par l’impeccable Holly Hunter, parvient à hisser le film au-dessus du tout-venant. Les cas de conscience de Jane crèvent l’écran. Ses positions de principe trouvent ici de douloureuses applications concrètes. Hunter, par son interprétation sensible, parvient à faire
de son personnage l’archétype de ces filles qui croient dur comme fer à ce qu’elles font, s’investissent à fond dans leur boulot, à tel point qu’elles ne peuvent supporter la moindre médiocrité chez l’homme dont elles s’entichent. Et elles en souffrent, bien sûr. James L. Brooks, faiseur plutôt anonyme, s’est surpassé ici pour dépasser le simple niveau du courrier du cœur de magazine féminin. La douleur, voire la névrose de Jane, sont réellement palpables. Ce n’est pas rien.
{"type":"Banniere-Basse"}