Suite à une injonction du ministère américain de la justice, Lucasfilm Ltd et Pixar ont été obligé de rompre un pacte anti-concurrence qui empêchait leurs employés de pouvoir passer librement d’une société à l’autre.
Selon l’AFP, une enquête du ministère américain de la justice révèle que Buzz l’Eclair et Dark Vador avaient signé un pacte de non-agression. Les sociétés Pixar (Toy Story, Le monde de Nemo…) et Lucasfilm (la société de Georges Lucas qui consacre tous ses efforts aux Star Wars et Indiana Jones), ne pouvaient effectivement débaucher leurs employés respectifs, sauf d’un commun accord. Les deux entreprises excellent toutes deux dans le secteur des effets numériques et cherchent à recruter les mêmes ingénieurs. C’est pourquoi elles ont officieusement conclu ce pacte anti-concurrence, démantelé par le ministère américain de la justice mardi dernier.
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Ces dernières années, le secteur de l’animation numérique a fait face à un besoin sans cesse croissant d’employés aux compétences spécifiques. C’est pourquoi les salariés de chaque entreprise d’animation sont pour la plupart recrutés par « cold-calling », c’est-à-dire sur sollicitation directe de la société. Pixar et Lucasfilm s’étaient mutuellement interdit de recruter ainsi leurs animateurs respectifs.
Christine Varney, procureur-adjointe, chargée de la division anti-monopole du ministère de la Justice, se satisfait dans un communiqué de la normalisation des rapports entre les deux sociétés :
L’accord entre Lucasfilm et Pixar était un obstacle à la concurrence pour les animateurs numériques sans aucune justification.
Le fruit d’une longue enquête
Depuis plus d’un an, le ministère américain de la justice mène une enquête sur les politiques de gestion des ressources humaines dans les entreprises high-tech, pour la plupart implantées en Californie et dans l’Etat de Washington (nord-ouest). L’enquête a permis, en septembre dernier, de trouver un accord entre Apple, Adobe, Google et Intel destiné à les empêcher de fixer des plafonds salariaux pour les talents créatifs du secteur.
Dès le mois de septembre, le ministère de la justice poursuivait Pixar contre l’arrangement signé avec Lucasfilm Ltd. Il n’a déposé plainte contre Lucasfilm que mardi dernier, le jour où les deux entreprises avaient trouvé un accord rendant caduque les dispositions du pacte antérieur. Ce nouvel accord annule de fait toute procédure judiciaire.
Pixar et Lucasfilm Ltd., les deux revers d’une même médaille
Les deux sociétés reines de l’animation et des effets spéciaux numériques sont nées dans le même œuf. En 1979, Pixar est créé sous le nom de Graphics Group au sein de l’entreprise que George Lucas avait fondée en 1971, Lucasfilm Ltd.
L’équipe du Graphics Group était chargée de développer une interface numérique de programmation de rendu. Leurs recherches leur ont permis de travailler sur des films tels que Star Trek II ou Le Secret de la Pyramide. En 1986, Steve Jobs, tout juste remercié d’Apple, rachète le Graphics group à George Lucas, alors en plein marasme financier, et fonde Pixar.
Séparées par le pont de San Fransisco, les deux sociétés ont toujours été des terrains d’expérimentations rêvés pour les plus grands animateurs numériques ; comme encore sœurs, elles avaient conclu de ne pas se voler leurs moyens humains. Une pratique que le pouvoir politique américain n’a pas comprise, et à laquelle il a mis fin.
Benoît Rivière
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