L’écrivain raconte les mystérieuses transformations d’Anne, face à la confusion de Nathan, qui en vient à douter de la réalité même de la situation. Drôle et passionnant.
Un matin, le narrateur remarque que quelque chose a profondément changé chez sa femme. Ses yeux, sa taille, sa façon de marcher, de penser : elle n’est ni tout à fait elle-même, ni tout à fait une autre, comme l’écrivait Baudelaire.
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Fable surréaliste
La banalité du quotidien devient dès lors une aventure extraordinaire, à côté de celle qui semble chaque jour s’être transformée. Phénomène surnaturel ? Hallucination ? Le Kafka de La Métamorphose n’est pas loin, sauf qu’à la place d’une blatte, c’est une créature mystérieuse et fascinante qui partage dorénavant la vie de Nathan. Ou serait-ce lui qui serait victime d’un dédoublement de la personnalité ? Les expériences de physique quantique que le couple pratique dans un laboratoire scientifique laissent aussi penser que c’est le réel lui-même, qui a, peut-être, pris la tangente…
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Drôle, féérique, cette fable surréaliste, quatrième roman de Boris Le Roy, est aussi un véritable page turner. On pense à Woody Allen, notamment dans la scène tordante où Nathan, complètement déboussolé, vient trouver sa mère, artiste peintre. Celle-ci vient de finir un portrait de son fils…. Qui ne lui ressemble pas. Elle pouffe de rire, cite Dante : “Ici, ce n’est pas la place du visage, du face-à-face de soi avec autrui.” Enfer ou paradis, la confusion du réel et de son double emmène dans un tourbillon dont la chute est aussi sidérante que l’est le début du roman.
Celle qui se métamorphose de Boris Le Roy (Julliard), 176 pages, 18 €
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