Jean-Paul Delevoye, nouveau président du Conseil économique, social et environnemental (CESE°, était l’invité ce vendredi de Parlons Net, club de la presse Internet de France Info, dont les Inrocks.com sont partenaires.
Le président du CESE et toujours médiateur de la République – qui cumule les deux fonctions jusqu’en mars 2011, mais plus les salaires depuis le 1er décembre, à sa demande- dénonce la disparition du « citoyen » au profit du « consommateur de la République » entre 1995 et 2002.
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« Toute la dimension citoyenne d’appartenance à une Nation avec les valeurs de partage et de solidarité a totalement disparu et chacun fait que l’on vit au détriment des autres. Et l’autre devient un concurrent. (…) On est dans une espèce de racisme social. »
Pour Jean-Paul Delevoye, les politiques, de plus en plus intéressés par l’action médiatique et le court terme, négligent la vision à long terme. Une critique à mot couvert du sarkozysme ? Ce chiraquien ne le dit pas aussi clairement, et pourtant le discours de « gaulliste social », comme l’intéressé se définit lui-même, le laisse entendre (voir l’émission en entier).
Dès lors, pas question de nier son étiquette UMP qu’il revendique haut et fort, y compris à son poste de président du CESE – qui en fait le dixième personnage de l’Etat – mais qui ne l’empêche pas, selon lui, son « indépendance » et son « objectivité ».
Interrogé sur la quarantaine de nominations polémiques qui ont eu lieu fin octobre au CESE, il admet que certaines sont liées à du « copinage« . Un phénomène, dit-il, qui a toujours eu lieu :
« C’est vrai que sur la liste des personnalités qualifiées qui est donc émanant du Président de la République (…), il y a quelques personnalités -mais ça a toujours été le cas- qui sont des récompenses. (…) Il y a des personnes qui pour la première fois ont été choisies par leurs compétences (….). On n’y échappera pas, quels que soient les gouvernements, il y aura toujours la récompense, la câlinothérapie. »
A ses yeux, rien ne sert de faire un procès d’intention avant l’heure. Et si sur ces quarante nominations, douze sont étiquetés UMP, pour lui, « ce n’est que 12 sur 233 » :
« Que les politiques dans les nominations choisissent des gens qui lui sont plutôt proches, ce n’est pas forcément choquant. Ce qui m’intéresse, c’est la manière dont ils bossent. On peut avoir une étiquette et être compétent. »
Autant de sujets sur lesquels Jean-Paul Delevoye est revenu dans Parlons Net, le club de la presse Internet de France Info dont les Inrocks.com sont partenaires.
Marion Mourgue
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