Lorsqu’il réalise New York 1997, au début des années 80, John Carpenter est toujours un cinéaste en qui la critique américaine place de grands espoirs. Capable d’alterner une brillante parodie des films de science-fiction des années 50 (l’amusant Dark star) avec un hommage déguisé à Howard Hawks (Assaut), le réalisateur d’Halloween connaîtra encore cinq années […]
Lorsqu’il réalise New York 1997, au début des années 80, John Carpenter
est toujours un cinéaste en qui la critique américaine place de grands espoirs. Capable d’alterner une brillante parodie des films de science-fiction des années 50 (l’amusant Dark star) avec un hommage déguisé à Howard Hawks (Assaut), le réalisateur d’Halloween connaîtra encore cinq années bénies avant de tomber en disgrâce, avec l’échec financier de son hommage aux serials, Les Aventures de Jack Burton. Depuis, bien qu’adulé en Europe, Carpenter alterne les films personnels, souvent réussis (le magnifique They live), avec les commandes de studios sans retrouver ses succès passés. Vingt-deux ans après ses débuts, il reste néanmoins le seul cinéaste américain contemporain à avoir toujours œuvré dans le registre du fantastique.
Et New York 1997 dont la suite, Los Angeles 2013, est sortie la semaine dernière reste à coup sûr l’une des plus grandes réussites du cinéma de science-fiction. Synthèse de l’amateurisme fauché façon Roger Corman et de la nouvelle vague américaine, il permet à Carpenter de laisser libre cours à son goût de la série B, sa maîtrise du Cinémascope et son inclinaison pour les personnages de solitaires anarchistes (le désormais mythique Snake Plissken, qui donna à Kurt Russell son meilleur rôle). Très inventif, le film s’articule autour de trois thèmes majeurs de la fantaisie pulp : 1) le Président des Etats-Unis a disparu, 2) New York est une jungle et 3) le héros est une bombe à retardement (des explosifs ont été placés dans les artères de Snake). Il reste aussi, en regard des méga-budgets actuels, une époustouflante leçon d’économie (on a en effet l’impression de voir beaucoup plus que ce qui est montré). Film visionnaire, mais jamais esthétisant (Carpenter s’attache aux personnages, pas aux effets spéciaux), il reste avec Phantom of the paradise l’un des rares cult-movies à avoir bien franchi l’épreuve du temps. Mention spéciale à l’extraordinaire photo du maître de l’extérieur nuit, Dean Cundey.
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