John Waters épingle les travers de la middle class américaine et l’hypocrisie des valeurs morales US en martyrisant un travesti obèse.Même s’il ne s’impose pas comme le plus réussi, Polyester est un film clé dans la filmographie de John Waters. Pour la première fois, le pape du cinéma trash underground de Baltimore envisage de faire […]
John Waters épingle les travers de la middle class américaine et l’hypocrisie des valeurs morales US en martyrisant un travesti obèse.
Même s’il ne s’impose pas comme le plus réussi, Polyester est un film clé dans la filmographie de John Waters. Pour la première fois, le pape
du cinéma trash underground de Baltimore envisage de faire un film grand public. A 34 ans, il met en veilleuse certaines outrances dont Pink Flamingos (1972) constitue l’apogée scato. Le Ed Wood du dégueulis veut faire dans le drame. Et il confie pour la première fois à son acteur fétiche, l’horrifique travesti obèse Divine, un rôle « sérieux » : une femme martyrisée. Jusqu’alors habitué aux rôles de blonde tonitruante capable de manger des crottes de caniche à même le caniveau, Harris Glenn Milstead, alias Divine, interprète Francine Fishpaw, une brave chrétienne qui souffre. Trompée par son mari, humiliée par une fille nymphomane et un fils sniffeur de colle, tyrannisée par une mère cleptomane, persécutée par la famille chez qui elle fait des ménages, Francine-Divine endure un calvaire social
et familial. Personnages déjantés, gags outranciers… Le drame s’apparente davantage à une farce burlesque qu’à un huis clos à la Fassbinder. Polyester sera en fait le dernier film trash de John Waters, avec une grandiose idée marketing : le seul film de l’histoire du cinéma distribué en « odorama ». Une carte permettait à chaque spectateur de gratter le numéro s’affichant à l’écran et de renifler l’odeur propre à la scène. Avec une prédilection toute particulière pour les épouvantables effluves que Divine subit au fil des humiliations (poubelles, pieds…). La magie parfumée s’est hélas évaporée. Reste l’ahurissante présence de Divine à l’écran, sept ans avant l’immense succès de Hairspray. Culte.
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