Al Pacino en insider de la communauté gay à moustache new-yorkaise circa 80. Le flic straight y perd ses repères.Voilà le film qui fit hurler la communauté gay américaine à l’homophobie à la fin des années 70. Voyons ça de plus près. L’intrigue ? Un jeune flic (Al Pacino, excellent) se fait passer pour un […]
Al Pacino en insider de la communauté gay à moustache new-yorkaise circa 80. Le flic straight y perd ses repères.
Voilà le film qui fit hurler la communauté gay américaine à l’homophobie à la fin des années 70. Voyons ça de plus près. L’intrigue ? Un jeune flic (Al Pacino, excellent) se fait passer pour un gay-cuir-SM pour enquêter sur une série de meurtres d’homosexuels dans la scène hard de Greenwich Village. Ce qui frappe d’abord, c’est le réalisme documentaire (une constante dans l’œuvre de Friedkin) sur les rituels homos SM de l’époque : ne manque pas la moindre casquette, la moindre moustache, le moindre cockring… Il faut voir les figurants sniffer du poppers, se fister à qui mieux mieux (hors champ), sans parler de la scène pédagogique sur la couleur de bandana à porter selon son trip (uro, scato, etc)… Et encore ne s’agit-il là que du folklore. Concernant la sexualité gay hard proprement dite, on ne peut pas dire que Friedkin se pince le nez. Au contraire, on le sent fasciné, et il nous confirmait lui-même à l’occasion de sa récente rétrospective à la Cinémathèque qu’il avait dû couper un quart d’heure de scènes de sexe pour éviter le classement X du film. Le scénario a l’intelligence de mettre le spectateur dans les traces du flic straight. Et c’est là que le reproche d’homophobie tombe complètement car ce flic se révèle totalement troublé par ce qu’il découvre, au point de délaisser sa compagne, et de se liver à des jeux SM avec l’un des suspects. Surtout, Friedkin est fidèle à son grand thème, le Mal, et à ses yeux,
le mal en question n’est ni l’homosexualité, ni même le sadomasochisme, mais plutôt la pulsion meurtrière. Mais là encore, il ne se pose pas en moraliste. Il montre au contraire toute la force d’attraction
de la violence poussée à son paroxysme : l’assassinat.
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