ELLEde Blake Edwards, avec Dudley Moore, Julie Andrews, Bo Derek (1979, E-U, 120 mn) Hilarante satire de la crise de la quarantaine. Blake Edwards prouve une fois de plus qu’il sait faire rire en restant élégantissime. De l’extérieur, George Webber a tout pour être heureux : une meuf d’enfer, des oscars pour ses musiques de […]
ELLE
de Blake Edwards, avec Dudley Moore, Julie Andrews, Bo Derek (1979, E-U, 120 mn)
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Hilarante satire de la crise de la quarantaine. Blake Edwards prouve une fois de plus qu’il sait faire rire en restant élégantissime.
De l’extérieur, George Webber a tout pour être heureux : une meuf d’enfer, des oscars pour ses musiques de film, une villa avec piscine sur les hauteurs de Hollywood, un précieux confident gay… Oui, mais voilà : George fête ses 42 ans et le problème, c’est qu’il ne les a pas vu arriver. La crise couve. Elle ne va pas tarder à éclater, à un feu rouge où il croise une apparition : Bo Derek et ses fameuses nattes (pour les plus jeunes, Bo Derek, à l’époque, en 79, c’est Noémie Lenoir aujourd’hui, puissance mille). A partir de là, on est vraiment dans un film de Blake Edwards, c’est-à-dire que la mécanique se dérègle totalement, mais selon une logique imparable. Evidemment, cette fille est un mirage. En attendant de s’en rendre compte, George va tout mettre en œuvre pour la retrouver, déclenchant une avalanche de gags incroyablement hilarants. Si ça fonctionne si bien, c’est que Blake Edwards est vraiment un génie du casting. En donnant le rôle de George à Dudley Moore, comédien oublié bien avant sa mort en 2002, il offre une identification idéale au loser tapi au fond de la plupart d’entre nous : avec sa tête de Michel Sardou au saut du lit, sa petite taille, ses gestes maladroits, Moore incarne à la perfection le manque d’assurance.
Elle est plus subversif que ses apparences hollywoodiennes le laisseraient supposer (on y fume des joints, on y partouze joyeusement, un couple gay se crêpe le chignon) et la mise en scène de Blake Edwards est irréprochable de tact, filmant par exemple Bo Derek nue sans jamais que la caméra ne l’accable par des plans insistants. La classe.
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