David Cameron clame être fan des Smiths. Johnny Marr ainsi que Morrissey n’aiment pas ça, et l’ont fait publiquement savoir. Mais, pour Morrissey, il est plus question de défense des lièvres et blaireaux que de coupes budgétaires et d’ultra-libéralisme.
La (petite) histoire a commencé par un tweet de Johnny Marr. Une poignée de signes qui ont mis le feu aux poudres médiatiques anglaises et beaucoup fait parler d’eux. David Cameron, fan déclaré des Mancuniens depuis des années, a remis son amour sur le devant de la scène il y a quelques jours.
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« David Cameron, arrête de dire que tu aimes les Smiths. Non, tu ne les aimes pas. Je t’interdis de les aimer » s’est alors énervé Marr sur son microblog, avant de s’en prendre également au coalisé Nick Clegg.
Quelques jours plus tard, Morrissey y est lui aussi allé de son commentaire. Sans doute moins au fait des nouvelles-nouvelles-technologies, c’est par une longue lettre envoyée au site de fan True To You qu’il a décidé d’intervenir. A sa manière, plutôt drôle, et selon son propre agenda politique, assez spécialisé.
Les coupes budgétaires, l’ultra-libéralisme, la réforme des universités, la dureté du Torie Cameron semblent ainsi n’être que le cadet des soucis d’un garçon qu’on a connu plus sanglant face aux Tories (Margaret on the Guillotine, quand même) : c’est parce que le Prime Minister désire réformer la loi sur la chasse en Grande-Bretagne, autorisant par la même la chasse à courre, que l’homme à la banane s’est décidé à longuement exprimer son ire.
« J’aimerais, si je puis, offrir tout mon soutien à Johnny Marr, qui s’en est pris dans les médias cette semaine à David Cameron. Pour ceux qui, parce que Cameron a toujours prêté une immense allégeance à la musique des Smiths, ont mal pris cette attaque, j’aimerais expliquer en quoi Johnny a raison de ne pas se sentir flatté. »
« Il est vrai que la musique est un langage universel -le SEUL langage universel, qui appartient à tous, d’une manière ou d’une autre. Je me dois en revanche, avec la rigueur nécessaire, rappeler que Cameron chasse et tue des cerfs -apparemment pour le plaisir. Ce n’est pas pour ce genre de personnes que ni Meat is Murder ni The Queen is Dead ont été enregistrés ; ils ont au contraire été faits en réaction à ce type de violence. […] Il y a quelques mois, certains d’entre vous s’en souviennent sans doute, je devais apparaître dans le show d’Andrew Marr aux côtés de David Cameron, et bien que j’idolâtre les mots d’Andrew, j’ai du décliner l’invitation. C’était parce que je savais que David voulait réformer la loi sur la chasse, ce qui signifiait l’assassinat brutal de renards, de lièvres, de cerfs, de blaireaux, de loutres -en gros de tout ce qui bouge. »
La suite, truculente, est pleine de l’humour d’assassin de Morrissey. Il demande à ses fans d’écrire à leurs représentants respectifs pour leur demander de ne pas voter la réforme. Explique « ne pas pouvoir choisir entre les pronoms « lui » ou « elle » quant il s’agit de Premier Ministre, Margaret Thatcher ayant réussi à faire en sorte qu’on ne se risque plus jamais à un Premier Ministre femme ».
Il poursuit et s’en prend nommément à Bryan Ferry, qu’il appelle « Bryan Furet », apparemment féru des petites bêtes à trous, et s’excuse même publiquement pour ses années de soutien à Roxy Music. S’attaque à la famille royale, pour les mêmes raisons : « le Prince William, qui n’a jamais imprimé la moindre marque sur l’âme britannique, est aussi un chasseur de cerfs, comme l’est sa fiancée (fiasco) Kate Middleton. »
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