Deux ans se sont écoulés entre Silent Alarm et A Weekend in the City. Deux ans et quelques minutes fatidiques ; par quatre fois, entre 8 h 50 et 9 h 47 le jeudi 7 juillet 2005, Londres était frappée au cœur, mutilée aux corps par la furie terroriste. La métropole, ville ouverte aux individus […]
Deux ans se sont écoulés entre Silent Alarm et A Weekend in the City. Deux ans et quelques minutes fatidiques ; par quatre fois, entre 8 h 50 et 9 h 47 le jeudi 7 juillet 2005, Londres était frappée au cœur, mutilée aux corps par la furie terroriste. La métropole, ville ouverte aux individus fermés, sombrait un peu plus dans ce qui transpirait déjà dans Silent Alarm ; la peur de l’autre, la paranoïa paralysante, la surveillance généralisée, les tensions communautaires ? autant de poisons, et autant de carburants pour le voyeur acéré de la modernité chancelante qu’est Kele Okereke.
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Le deuxième album des Londoniens frappe ainsi, littéralement, dès Song for Clay (Disappear Here) : ça déconnait assez peu sur Silent Alarm, ça déconnera encore moins sur A Weekend in the City. La grâce et l’agilité sont là, intactes et grandioses, mais le son s’est épaissi, les rythmes appesantis, sous la houlette un peu grossière de l’ancien punk de Compulsion et néoélectronicien Jacknife Lee.
Complexifiant joliment son écriture (l’impressionnant dédale de Uniform, la magnifique Waiting for the 7.18, le single The Prayer, aussi puissant que tordu), multipliant les assauts soniques, en voisins de Voie lactée de Mogwai (SRKT), le groupe est passé du nerf à vif à la rage pure, de la mélancolie des bus qui se traînent à la tristesse de ceux qui explosent. Son puissant sens du drame quotidien s’est mué, sur certains morceaux, en frayeur des coups ? on danse toujours aussi furieusement, avec toujours autant d’âme, mais dans l’esquive permanente d’une fine pluie de plomb, dans le fantasme froid de la menace incessante.
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