Born Ruffians, Malajube, Le Nombre, Henri Fabergé & The Adorables, Jacquemort : qu’ils’exprime en anglais ou en français, le rock canadien conserve, bien après Godspeed You! Black Emperor ou The Arcade Fire, son drôle d’accent. Un dialecte vivant et personnel, qui emprunte autant aux langues anciennes (rock, pop ) qu’il se rebelle contre leurs phrases […]
Born Ruffians, Malajube, Le Nombre, Henri Fabergé & The Adorables, Jacquemort : qu’ils’exprime en anglais ou en français, le rock canadien conserve, bien après Godspeed You! Black Emperor ou The Arcade Fire, son drôle d’accent. Un dialecte vivant et personnel, qui emprunte autant aux langues anciennes (rock, pop ) qu’il se rebelle contre leurs phrases toutes faites, leur grammaire étouffante
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Tokyo Police Club, nom ridicule, s’est surtout penché vers le sud de la frontière, où d’autres insoumis ont déjà entrepris, à la guitare-cisaille et aux rythmiques-défonceuses, ce travail de sape dans le rock : de Sonic Youth à Blonde Redhead, cette manière d’essorer les mélodies, de dépecer les pop-songs à la gégène est depuis très longtemps devenue un filon.
Mais ces garçons blêmes y apportent une étonnante vitalité, une puissance sonique et un étonnant goût pour le tube déformé (l’étourdissant Nature of the Experiment, petit hymne dans la blogosphère). Et finissent, étonnamment bancals, partagés entre cette passion sincère pour un rock strident et dérangé, mais aussi un goût et un don insolent, encombrant presque, pour les mélodies XXXL et le son emphatique. A un moment, il faudra choisir entre le cœur et la raison : on ne peut pas être à la fois les Pixies, les Strokes et les Killers. Mais pour l’instant, sur la longueur de ce mini-album propulsé à la testostérone, Tokyo Police Club boite avec élégance.
{"type":"Banniere-Basse"}