Version gore de Blanche- Neige et les sept nains. Sanglant et baroque.
Une jeune ballerine américaine arrive dans une école de danse de Fribourg et découvre que la terrifiante demeure abrite un repaire de sorcières. Dario Argento réalise sa version gore et sous acide de Blanche-Neige et les sept nains, soit un conte sanglant aux éclairages surréalistes et aux scènes de violence paroxystiques, proches du Grand-Guignol et de la transe vaudou. Suspiria demeure une des expériences cinématographiques qui s’apparentent le plus à un cauchemar, en raison de la rupture volontaire du cinéaste avec la logique narrative et l’agressivité inouïe de ses images, et ressemble davantage à un opéra rock psychédélique qu’à un film d’horreur traditionnel. Chez Argento, cinéaste de la surface, la profondeur (psychologique ou visuelle) n’existe pas. Cette obsession décorative donne naissance à des trouvailles de mise en scène stupéfiantes et déteint sur la direction des acteurs, figurines expressionnistes dont le jeu retrouve l’intensité hystérique des divas du cinéma muet italien. Le scénario tient sur le fil d’une énigme, dont la clé est bien sûr cachée parmi les éléments du décor. A ce classique moderne de la peur succéda Inferno. Le dernier volet de la « trilogie des Trois Mères » (trois terribles harpies veillant sur les portes de l’enfer à Fribourg, Rome et New York) ne fut jamais tourné par le cinéaste de la magie noire. Par superstition ?
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