Monumentale bacchanale > Le plus fastueux péplum érotique de l’histoire du cinéma est une allégorie mégalomane sur la décadence romaine. Un film sans mesure sur la soif de démesure. A la fin des années 70, Penthouse Films Production se pique de financer le plus somptueux “péplum érotique” jamais réalisé. Un péplum érotique ? Ce sous-genre […]
Monumentale bacchanale > Le plus fastueux péplum érotique de l’histoire du cinéma est une allégorie mégalomane sur la décadence romaine. Un film sans mesure sur la soif de démesure. A la fin des années 70, Penthouse Films Production se pique de financer le plus somptueux « péplum érotique » jamais réalisé. Un péplum érotique ? Ce sous-genre égrillard et bébête où les jupettes affriolantes en mousseline transparente sont censées révéler les vices cachés des empereurs décadents ? Pas exactement. Penthouse vise plus haut : scénario de Gore Vidal, coproduction italo américaine avec mise en scène du « maestro del culo » Tinto Brass, et surtout un budget conséquent de « quelques sesterces de plus ». Généreusement doté, le projet se métamorphose en une extraordinaire allégorie sur la soif insatiable de pouvoir. A travers les quatre années du règne sanguinaire de Caligula, le film retrace les « hauts faits » de l’empereur : trahisons, meurtres et orgies à gogo. Avec le luxe insensé des costumes et de décors, une certaine extravagance kitsch dans la stylisation, et surtout un nombre incalculable de figurants désirables, insatiables et courts vêtus, les séquences se succèdent à la manière d’un opéra délirant. Au milieu de ce fastueux décorum de vulves affamées et de braquemarts piaffants, Malcom McDowell excelle en tyran sanguinaire avide de têtes à couper. Dans la version intégrale, on découvre à quel point les nombreuses scènes X du film n’ont rien de gratuit : cette somptueuse allégorie de 2 h 30 sur la soif de toute-puissance d’un empereur fou progresse à la manière d’une irrésistible montée d’orgasme. L’épopée s’achève avec une hallucinante partouze d’une demi-heure sur une galère d’apparat, séquence qui résume génialement la décadence de Rome. Monumental.
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