Une autre chouette banlieue, une petite chambre rose bonbon, des poupées sur les étagères, des posters de chevaux Et puis un jour, Pete Doherty congédie les canassons, le rose scintille désormais sur les lèvres, la poupée claque la porte et sort en ville Elle s’appelle Katty, Marine ou Zazie. Sur son passage, même le permafrost […]
Une autre chouette banlieue, une petite chambre rose bonbon, des poupées sur les étagères, des posters de chevaux Et puis un jour, Pete Doherty congédie les canassons, le rose scintille désormais sur les lèvres, la poupée claque la porte et sort en ville Elle s’appelle Katty, Marine ou Zazie. Sur son passage, même le permafrost le plus sédimenté se liquéfie. On ne sait plus du coup si c’est elle qui éclaire les néons ou le contraire. A un concert des Libertines, elle rencontre Louise, jolie brindille brune de la Butte aux Cailles. Elles sont quatre maintenant. Et tant qu’à essuyer les regards de toute la planète, autant s’exposer directement sur scène et s’amuser un peu. L’idée germe. A Marine la guitare, à Louise la basse, à Zazie la batterie et à Katty, la plus effrontée, tout le reste.
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Saint-Cyr-l’Ecole donc : ses pavillons au cordeau, son éducation au cordeau, brevetée madame de Maintenon et armée française Les sons primaux qui s’échappent du garage sont freluquets et le resteront, sans prétention, juste celle de prendre et communiquer du bon temps. La récréation bat son plein. Et c’est ce qui frappe en premier lieu chez les Plastiscines. Leur musique ne se conjugue qu’au présent, sans égard pour la postérité, et s’inscrit de fait sur l’aile pop de la frivolité punk. On y retrouve donc forcément quelques combustibles du passé, les carburants d’autres Slits, X-Ray Spex ou Lou’s, voire d’autres essences sixties aussi volatiles. Mais aucun lien pondéreux, culturel ou historique, n’entrave la marelle sonique.
Comme leurs cousins Naast, les Plastiscines profitent de la curiosité ambiante pour cette classe biberon d’un nouveau rock parisien balbutiant pour jouer des coudes et tirer leur épingle à cheveux du jeu. Deux battements de cils, et les parrainages affluent, notamment celui prépondérant du producteur Maxime Schmitt (Jacques Dutronc, Taxi Girl’). Les dés sont lancés : un, deux, trois, soleil ! Il y aura d’abord une participation remarquée à la compilation clanique Paris Calling, avant ce premier album insouciant et mentholé. D’emblée le titre Alchimie, et son clin d’œil appuyé et assumé au Denis de Blondie, pose les bases d’un disque sans mensonges ni faux-semblants. Les filles ne se prennent ni pour une génération spontanée, ni pour la huitième merveille du monde. Et c’est nous qui, du coup, leur attribuerons un statut de merveille de spontanéité.
Entre pures sucreries pop, tels Loser ou Shake, l’hilarant Zazie fait de la bicyclette, et cet étrange No Way, qui voit Nancy Sinatra s’effacer devant Patti Smith, LP1 est un sourire radieux, sans précédents dans le rock français. Léger en sera le qualificatif consensuel de ses détracteurs comme de ses amoureux. Mais seuls les seconds sauront profiter à pleins poumons d’une merveilleuse bulle d’air.
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