Autour de Cosmo Vitelli (Ben Gazzara), patron d’un cabaret de troisième zone, on retrouve une galerie de personnes chères à Cassavetes : putes, stripteaseuses, artistes ratés… Le cinéaste prouve une fois de plus que le petit peuple d’un beuglant minable est tout aussi digne d’intérêt que les super-héros qui font l’ordinaire du cinéma américain. Vitelli […]
Autour de Cosmo Vitelli (Ben Gazzara), patron d’un cabaret de troisième zone, on retrouve une galerie de personnes chères à Cassavetes : putes, stripteaseuses, artistes ratés… Le cinéaste prouve une fois de plus que le petit peuple d’un beuglant minable est tout aussi digne d’intérêt que les super-héros qui font l’ordinaire du cinéma américain. Vitelli est un joueur compulsif, il perd beaucoup d’argent et, à force de ne plus honorer ses dettes, se retrouve aux prises avec les mafieux locaux. Cassavetes s’inscrit donc ici dans le film noir, mais les conventions du genre ne l’intéressent pas : peu de scènes d’action, pas de fusillades pyrotechniques ni de gangsters glamoureux. Le cinéaste se concentre sur la dimension existentielle de ses personnages, cherche à capter l’insaisissable, les petits moments indicibles qui tissent une vie. Comme d’habitude, il ne cherche pas à obtenir de ses acteurs une performance technique, mais une vérité émotionnelle. L’affaire du bookie chinois n’est finalement qu’un prétexte pour montrer comment l’argent pourrit les relations humaines, comment une bande organisée de margoulins salope les rêves d’un petit entrepreneur de spectacles indépendant et solitaire. Difficile de ne pas y voir une métaphore de la propre situation de Cassavetes à Hollywood.
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