L’EMPIRE DES SENSde Nagisa Oshima, avec Eiko Matsuda, Tatsuya Fuji, Aoi Nakajima (1976, Japon, 105 mn, VF) Une serveuse d’auberge et son maître vivent une passion sexuelle dévorante. Oshima filme magistralement l’amour physique sans limites, jusqu’à la mort. Au début des années 70, Oshima pense abandonner le cinéma. C’est grâce au producteur français Anatole Dauman […]
L’EMPIRE DES SENS
de Nagisa Oshima, avec Eiko Matsuda, Tatsuya Fuji, Aoi Nakajima (1976, Japon, 105 mn, VF)
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Une serveuse d’auberge et son maître vivent une passion sexuelle dévorante. Oshima filme magistralement l’amour physique sans limites, jusqu’à la mort.
Au début des années 70, Oshima pense abandonner le cinéma. C’est grâce au producteur français Anatole Dauman qu’il peut tourner ce qui deviendra son plus grand succès international, L’Empire des sens. Il s’inspire d’un fameux fait divers réel de 1936 : Sada, une ancienne geisha, embauchée comme serveuse dans une auberge, est remarquée par l’amant de la patronne, Kichizo, qui décide d’en faire sa maîtresse. Commence alors une passion dévorante, sans retenue, sans limites. Une passion qui les amène
à tout quitter : travail, respectabilité, vie sociale… L’Empire des sens illustre parfaitement la phrase de Bataille, « L’érotisme est l’approbation de la vie jusque dans la mort ». Le premier titre pressenti pour le film, Corrida d’amour, résume d’ailleurs toute l’ambiguïté des sentiments des amants : il s’agit bien d’un « acte d’amour ininterrompu » et d’une mise à mort. La concision des dialogues, l’épure des décors et la parcimonie de la musique laissent au sexe tout le champ. Mais rien d’obscène pour autant. Lacan disait que ce film était l’un des plus chastes qu’il ait jamais vu. Pour André Pieyre de Mandiargues, l’amour était considéré ici à la même hauteur que dans Tristan et Iseult.
On pourrait continuer longtemps la liste des commentaires ébahis qu’a suscités ce chef-d’œuvre. Notons qu’il est diffusé ce soir sans aucun complexe sur France 3, chaîne hertzienne, en dépit de scènes montrant de façon très crue des actes sexuels, alors que le CSA continue à fliquer sévèrement les chaînes câblées sur la diffusion des films X.
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