Un Hitchock mineur mais réjouissant où, sur un scénario quasi mathématique, le cinéaste donne libre cours à la virtuosité de sa mise en scène.
Quand on aime, on ne compte pas, et les films d’Hitchcock, même ceux qui ont la pire réputation, on s’en fait toujours un festin. Tellement décrié, Family Plot s’avère plutôt réjouissant. La faiblesse du film vient beaucoup des acteurs : on est loin du charisme d’une Grace Kelly ou d’un Cary Grant. Mais l’absence de grands comédiens laisse davantage de latitude pour apprécier la mise en scène et le scénario, quasi mathématique. L’intrigue articule en montage parallèle les mésaventures de deux couples. Le premier, prolo, vit de petites arnaques quotidiennes. Le second, plus glam, voit l’arnaque en grand : diamants uniques, enlèvements médiatiques. Pendant longtemps, on se demande comment ces deux lignes vont bien pouvoir se croiser. Enfin, le scénario les rapproche, mais pas le metteur en scène. Hitchcock s’ingénie à retarder le moment où ils seront ensemble dans le même plan. Ceci n’a lieu qu’à la toute fin du film, quand ce n’est plus qu’une formalité.
En attendant, Hitchcock a réussi à nous tenir en haleine, en nous faisant nous demander jusqu’à quand il allait tenir sans les faire se rencontrer. Par ailleurs, on s’amuse beaucoup à retrouver ici de façon quasi parodiques ses obsessions personnelles, du sexe à la bouffe. Le tout ne fait pas un grand Hitchcock (difficile de lire ici quoi que ce soit de métaphysique) mais un divertissement tout à fait réjouissant.
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