L’HOMME QUI VENAIT D’AILLEURSde Nicholas Roeg, avec David Bowie, Rip Torn, Candy Clark (1976, E-U, 115 mn) Bowie prostitue son aura d’elfe androgyne extraterrestre dans un film opportuniste. Avant de tourner dans ce film, il suffisait à David Bowie de monter sur scène en faisant le salut nazi pour que toute une génération shootée à […]
L’HOMME QUI VENAIT D’AILLEURS
de Nicholas Roeg, avec David Bowie, Rip Torn, Candy Clark (1976, E-U, 115 mn)
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Bowie prostitue son aura d’elfe androgyne extraterrestre dans un film opportuniste.
Avant de tourner dans ce film, il suffisait à David Bowie de monter sur scène en faisant le salut nazi pour que toute une génération shootée à l’eye-liner et aux paillettes en soit convaincue : il était le Dieu extraterrestre et intouchable du glam rock. Bisexuel au regard vairon et provocateur aux cheveux orange, accessoirement businessman de génie, Bowie invente son personnage de Ziggy Stardust, extraterrestre qui ne comprend pas le monde de fous dans lequel il est tombé. De plus en plus schizo, cocaïné jusqu’à l’os mais toujours extralucide, ce même Bowie, qui avait déjà su faire décoller sa carrière dès 69 en vendant à la BBC un air de Space Oddity pour accompagner les premiers pas de l’homme sur la Lune, consomme sa rupture avec l’underground. The Man Who Fell to Earth (en VO) consacre ce divorce. L’homme d’affaires David Jones, qui n’attendra pas Vittel pour recycler son image, prostitue sans vergogne le personnage romantique de Ziggy qu’il s’était créé. L’extraterrestre se retrouve sur une planète terre menacée par les médias, la haute technologie et la cupidité des hommes. Mais très vite, la balade part en couille : images-clichés, ellipses obscures et contre-jours abusifs. Et l’impeccable dandy extraterrestre s’écroule comme un pantin désarticulé au milieu de ce bad trip david-hamiltonien en version Pink Floyd. Une seule chose sauve ce délire daté de l’ennui : l’élégance quasi surnaturelle de David Bowie.
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