Reprise d’une merveille de Karel Zeman, le Méliès tchèque, qui mélangeait toutes les techniques d’animation sans faute de goût.Bonne nouvelle pour les amateurs de cinéma d’animation : un bijou du grand Karel Zeman (1910-1989), celui qu’on surnommait le Méliès tchèque, l’un des princes de l’animation tchécoslovaque avec le Pragois Jiri Trnka.Zeman fit ses classes de […]
Reprise d’une merveille de Karel Zeman, le Méliès tchèque, qui mélangeait toutes les techniques d’animation sans faute de goût.
Bonne nouvelle pour les amateurs de cinéma d’animation : un bijou du grand Karel Zeman (1910-1989), celui qu’on surnommait le Méliès tchèque, l’un des princes de l’animation tchécoslovaque avec le Pragois Jiri Trnka.
Zeman fit ses classes de modéliste et de dessinateur de 1930 à 1936 dans des ateliers publicitaires en France. De retour en Tchécoslovaquie, après avoir réalisé des films d’animation publicitaires destinés à promouvoir les chaussures Bata, il devient dans les années 40 l’un des fleurons des studios d’animation de Gottwaldov.
Sindbad est un long métrage constitué à partir de courts réalisés entre 1971 et 1975, puis réunis par la suite par Zeman lui-même. Il conte les aventures du marin Sindbad, le fameux personnage des contes des Mille et Une Nuits, personnage mélancolique, malicieux et naïf, que l’ennui et l’avidité ont poussé sur les mers. De naufrage en naufrage, il y rencontre fortune, amours, avanies et pouvoir, doit lutter contre des géants anthropophages, de cruels sultans, des monstres terrifiants et des singes sadiques, essuyer des orages terribles et obéir aux caprices du hasard et des vents…
La particularité des films d’animation de Zeman, bricoleur de génie, c’est qu’il mélange les techniques d’animation (ici, des papiers découpés, des marionnettes à fil et des têtes en bois, qui permettent de donner de l’expression aux personnages), et surtout qu’il ne commet jamais aucune faute de goût : chaque image est d’une extravagante et discrète beauté. Trente années après leur réalisation, les aventures de Sindbad ont gardé toute leur fraîcheur et leur poésie. Le ton du récit, en voix off, balance constamment entre plus parfaite ingénuité et ironie légère (et politique ?) : au détour d’une phrase, Sindbad, devenu provisoirement sultan par les caprices du destin (une bague magique lui permet de décapiter sur-le-champ la personne qu’il désigne du doigt), nous apprendra que devenir sultan donne faim, puisque l’on peut manger tout le temps.
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