DERSOU OUZALAd’Akira Kurosawa, avec Youri Solomine, Maxime Mounzouk, Svetlana Danilchenko (1975, U.R.S.S., 135 mn) L’unique film soviétique d’Akira Kurosawa est un hymne à la vie sauvage où le cinéaste réconcilie l’Orient et l’Occident. Au début du XXe siècle, un géographe russe, le capitaine Arseniev, rencontre un vieux chasseur asiate, Dersou Ouzala, en pleine taïga sibérienne. […]
DERSOU OUZALA
d’Akira Kurosawa, avec Youri Solomine, Maxime Mounzouk, Svetlana Danilchenko (1975, U.R.S.S., 135 mn)
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L’unique film soviétique d’Akira Kurosawa est un hymne à la vie sauvage
où le cinéaste réconcilie l’Orient et l’Occident.
Au début du XXe siècle, un géographe russe, le capitaine Arseniev, rencontre un vieux chasseur asiate, Dersou Ouzala, en pleine taïga sibérienne. Celui-ci va devenir le guide de l’expédition d’Arseniev, puis son ami. Tout en amorçant une réflexion écologique qui allait revenir dans ses films suivants, Kurosawa profite de son unique film tourné hors de l’archipel nippon pour faire le point sur ses influences. Profondément japonais, Kurosawa a en même temps été bien plus loin que ses confrères et compatriotes dans la fascination pour le récit occidental (en adaptant par exemple Shakespeare ou en tournant des films noirs à l’américaine). Ici, il confronte deux points de vue : le huron européen pour qui la nature est une énigme, et le sage oriental qui lit une forêt comme on lit un livre et qui parle aux éléments.
Fond oriental et forme occidentale : balisé par la voix off, par la chronologie, parfois artificialisé par la lumière artificielle, ce walk-movie est truffé de rebondissements à la manière des romans d’aventures de James Oliver Curwood ou Fenimore Cooper (la chute dans les rapides, l’attaque des bandits, le refuge dans la tempête) ; d’un autre côté, le discours du vieux chasseur et son comportement appartiennent à la culture orientale, avec ses credos animistes, son esprit grégaire et son sens de la nature.
Ce n’est pas un film dogmatique ni austère, au contraire. Dersou Ouzala se comporte comme un Sherlock Holmes sylvestre ; il parle au feu, à l’eau, aux tigres qui rôdent… Et il sauve la vie d’Arseniev dans une splendide scène de tempête où les voyageurs égarés coupent et amassent à toute allure de grandes herbes sèches pour s’abriter du blizzard. Un véritable hymne aux éléments.
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