Le conseiller de l’Elysée, un temps très proche de Nicolas et Carla Sarkozy, voit ses fonctions s’arrêter ce mercredi 24 novembre… Un limogeage passé totalement sous silence.
Dans le Journal officiel de ce mercredi 24 novembre figure un arrêté du 22 novembre du Président de la République qui stipule qu' »il est mis fin aux fonctions » de Raymond Soubie – qui avait fait connaître son intention de quitter l’Elysée – de Marguerite Bérard-Andrieu – qui rejoint le cabinet de Xavier Bertrand au ministère du Travail – mais aussi de « Pierre Charon, conseiller à la présidence de la République ».
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Si le départ de Soubie, conseiller social du Président, était connu, celui de Pierre Charon, 58 ans, « conseiller spécial », a été passé sous silence. Même si sa confirmation, fin octobre, au Conseil économique, social et environnemental pouvait sonner comme l’annonce d’une mise au placard pour celui qui fut longtemps un très proche du chef de l’Etat. Le conseiller de Paris UMP était très présent, au moment du départ de Cécilia Sarkozy, au côté du Président à qui il apportait son carnet d’adresses (show-biz, comédiens…).
Mais tout a une fin. Car le couple présidentiel avait peu apprécié la gestion de l’affaire des « rumeurs » par Pierre Charon. Début avril, alors que le soufflé des rumeurs sur des liaisons extraconjugales des Sarkozy retombe, Charon sort de ses gonds dans Le Nouvel Obs :
« Nous faisons de cette ignominie un “casus belli”. Nous voulons aller jusqu’au bout pour que cela ne se reproduise plus jamais. Comme on dit, la peur doit changer de camp. »
Le 3 avril, Pierre Charon va plus loin et parle dans Rue89 d' »une sorte de complot ourdi avec des mouvements financiers » contre Nicolas Sarkozy. Une phrase qui le fera mettre au placard à l’Elysée. Dans la foulée, Carla Bruni avait été dépêchée le 7 avril sur le plateau d’Europe 1 pour éteindre l’incendie – « Pierre Charon a parlé avec l’emportement de l’amitié. Pierre Charon a pris tout ça très a coeur« , avait-elle déclaré, se désolidarisant de ses propos.
Dans le même temps, Nicolas Sarkozy avait puni son conseiller. Le Président avait donné consigne à Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, de suspendre la participation de Pierre Charon à la réunion quotidienne des conseillers, comme le racontait à l’époque Le Figaro.
Ce même 7 avril, Claude Guéant le convoque dans son bureau : il lui reproche d’avoir accusé lors d’un déjeuner avec des élus UMP, Rachida Dati, d’être à l’origine des rumeurs sur le couple Sarkozy. Pierre Charon ressort de l’entretien avec l’ordre de ne plus parler aux journalistes.
Depuis, Pierre Charon sonnait aux abonnés absents et a vu ses chances d’être investi par l’UMP pour les sénatoriales, se réduire comme peau de chagrin. Ce mercredi il n’a pas souhaité répondre à nos appels.
Marion Mourgue
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