Devenir végétarien·ne, végétalien·ne ou végan·e est un choix profondément personnel, souvent influencé par des rencontres, des lectures, des reportages ou des documentaires.
Cowspiracy. Le Secret de la durabilité, de Kip Andersen et Keegan Kuhn, sur Netflix
Après avoir vu ce documentaire de 90 minutes, produit par Leonardo DiCaprio et sorti en 2014, il est fort probable que vous n’ayez plus jamais envie de manger de viande. Vous voilà donc prévenu·es, Cowspiracy pourrait bien susciter une prise de conscience irréversible et bousculer votre vision du monde.
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C’était sans aucun doute la volonté des deux réalisateurs, Kip Andersen et Keegan Kuhn, lorsqu’ils se sont lancés dans cette enquête sur l’impact de l’élevage intensif sur l’environnement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs arguments sont convaincants.
On y apprend que l’élevage de bétail produit plus de gaz à effet de serre que toutes les industries de transports confondues: “Les vaches et autres animaux d’élevage émettent une quantité importante de méthane lors de la digestion. Cette production est 86 fois plus destructrice que le dioxyde de carbone des véhicules. […] Le bétail joue un rôle immense dans le réchauffement climatique mais il est aussi un grand consommateur de ressources et la première cause de dégradation écologique de la planète”, explique Kip Andersen.
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Ce dernier, que l’on suit tout au long de ses recherches, rythme le film avec de nombreuses comparaisons chiffrées très marquantes, à l’image de celle-ci: “J’ai découvert qu’un hamburger de 110 grammes nécessitait plus de 2 500 litres d’eau à la production.” En effet, “l’empreinte hydrique” de l’élevage intensif est énorme et la consommation d’eau domestique est finalement infime comparée à celle nécessaire à l’exploitation animale.
Partant à la rencontre de différentes organisations de défense de l’environnement, Kip Andersen et Keegan Kuhn montrent le malaise de certaines d’entre elles à l’évocation de cette source de pollution et la culture du silence –notamment politique– vraisemblablement imposée par le lobby de la viande, l’une des industries les plus puissantes du monde.
Seaspiracy, d’Ali Tabrizi, Lucy Tabrizi et Kip Andersen, sur Netflix
Sorti en mars, ce documentaire (coréalisé par Kip Andersen, déjà à l’origine de Cowspiracy) s’attaque à l’impact de l’industrie de la pêche sur les océans et la faune et la flore marines. Ici, les téléspectateur·trices suivent Ali Fabrizi, passionné par la mer depuis l’enfance, dans une enquête sur les conséquences dévastatrices de la pêche qui va le mener du Japon à la Thaïlande en passant par les îles Féroé et l’Écosse.
Le film énumère des chiffres édifiants: on apprend notamment que l’on “pêche 2 700 milliards de poissons par an, soit cinq millions de poissons tués par minute”. Le documentaire passe différents sujets en revue, comme la chasse aux dauphins qui prend place chaque année à Taiji, dans le sud du Japon –ces derniers étant considérés comme responsables de la diminution de la population de thon rouge.
Il évoque aussi les dégâts causés par les “prises accessoires” lors des pêches commerciales –rien qu’aux États-Unis, 250 000 tortues seraient capturées, blessées ou tuées chaque année par des bateaux de pêche–, les dérives de la pisciculture ou encore le laxisme des associations décernant le label de “pêche durable”, concept qui reste d’ailleurs très mystérieux puisque aucune, parmi toutes les personnes interviewées par Ali Tabrizi, n’est capable d’en donner une définition précise.
Vous l’aurez compris, comme son homologue consacré à l’élevage intensif, ce documentaire vous passera sûrement l’envie de manger du poisson. On signale toutefois qu’à sa sortie, le film a suscité quelques controverses, des scientifiques ayant dénoncé l’inexactitude de certains chiffres avancés.
The Game Changers, de Louie Psihoyos, sur Netflix
Ce documentaire, sorti en 2018, relate le parcours de James Wilks, un ancien combattant anglais de MMA devenu instructeur qui, à la suite d’une blessure aux ligaments croisés, s’intéresse de plus près à l’alimentation nécessaire pour s’assurer force physique et santé. Il va à la rencontre de grand·es sportif·ives, devenu·es végétarien·nes ou végétalien·nes et qui ont vu leurs performances s’améliorer.
Produit entre autres par Arnold Schwarzenegger, Jackie Chan ou encore Lewis Hamilton, le film déconstruit ainsi minutieusement l’idée profondément ancrée selon laquelle manger de la viande, et de la protéine animale en général, est nécessaire à la production d’énergie.
On s’étonne de découvrir que les gladiateurs étaient majoritairement végétariens, et que la paléo-nutrition était elle aussi en grande partie végétale. James Wilks se penche également sur la façon dont la consommation de viande peut affecter le flux sanguin et sur ses potentielles conséquences dévastatrices sur la santé.
L’une des scientifiques interviewé·es dans le documentaire affirme que le corps humain n’est pas “configuré” pour un tel régime alimentaire: “Les humains n’ont pas de génétique spécialisée, anatomique ou d’adaptation physiologique pour manger de la viande. À l’inverse, on a beaucoup de prédispositions pour la consommation de végétaux.”
La meilleure réplique du film revient toutefois à Patrik Baboumian, considéré comme l’un des hommes les plus “forts” du monde et végan depuis plusieurs années, à qui on a déjà demandé comment il faisait pour être “fort comme un bœuf” sans manger de viande. Sa réponse: “As-tu déjà vu un bœuf manger de la viande ?” On vous laisse méditer là-dessus.
Faut-il manger les animaux? de Jonathan Safran Foer, traduit de l’anglais (États-Unis) par Raymond Clarinard (Points)
Depuis sa publication en 2009 aux États-Unis, ce livre est devenu un classique du genre et une référence pour beaucoup de végétarien·nes. Dans Faut-il manger les animaux ?, Jonathan Safran Foer s’éloigne de son domaine de prédilection, la littérature, pour s’intéresser à un sujet sociétal: la façon dont sont traités les animaux que nous mettons dans notre assiette.
« Faut-il manger les animaux? »: entretien avec Jonathan Safran Foer
C’est après son entrée en paternité que l’auteur américain s’est penché sur son rapport à la nourriture. Le résultat? Une enquête scrupuleuse agrémentée d’arguments chiffrés et philosophiques marquants dans laquelle Safran Foer, devenu lui-même végétarien au terme de ses recherches, dénonce les conditions de l’élevage industriel (le sort des bêtes autant que celui de celles et ceux qui y travaillent) et insiste aussi sur les conséquences néfastes de la consommation de viande sur la santé et l’environnement.
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