Le quotidien d’un genre de “vitelloni” géorgien, un jeune dragueur des rues de Tbilissi. Du fin fond du congélateur soviétique nous parvenait cette ode chaleureuse et méridionale à la liberté, à la flânerie, à la douceur de vivre et à l’épanouissement individuel, toutes choses qui allaient à l’encontre de l’esprit nationaliste, collectiviste et productiviste du […]
Le quotidien d’un genre de “vitelloni” géorgien, un jeune dragueur des rues de Tbilissi. Du fin fond du congélateur soviétique nous parvenait cette ode chaleureuse et méridionale à la liberté, à la flânerie, à la douceur de vivre et à l’épanouissement individuel, toutes choses qui allaient à l’encontre de l’esprit nationaliste, collectiviste et productiviste du régime brejnevien. La mise en scène très Nouvelle Vague de Iosseliani est à l’unisson, vivace et libertaire, de son propos, se distinguant aisément de l’académisme rigide du cinéma de propagande russe de l’époque. Ce film ressemble comme un frère à ceux de Milos Forman (Les Amours d’une blonde) ou de Jerzy Skolimowski (Le Départ), faisant souffler un air frais et dissident sur l’atmosphère confinée et pesante régnant de l’autre côté du rideau de fer. La Quinzaine choisissait la liberté artistique plutôt que le conformisme idéologique, option juste mais qui n’était pas si évidente en 1970.
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(Critique parue dans le supplément au n°646 des Inrockuptibles, Les 40 ans de la Quinzaine)
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