Cassavetes, encore et toujours : un premier film au surgissement mythique, financé par souscription et moins tourné à brûle-pourpoint (malgré la légende) que retravaillé à partir d’improvisations (de même que Mingus insistait pour composer sa géniale musique). Mais aussi une invraisemblable liberté qui rime avec légèreté, de la sculpture en mouvement, des désirs et des […]
Cassavetes, encore et toujours : un premier film au surgissement mythique, financé par souscription et moins tourné à brûle-pourpoint (malgré la légende) que retravaillé à partir d’improvisations (de même que Mingus insistait pour composer sa géniale musique). Mais aussi une invraisemblable liberté qui rime avec légèreté, de la sculpture en mouvement, des désirs et des velléités, et deux ou trois choses sur les rapports entre les Noirs et les Blancs qui laissent loin derrière les pensums hollywoodiens paternalistes de l’époque. Il faut avoir vu le regard de Tony Ray (fils de Nicholas) ne se rendant vraiment compte que la belle Lelia Goldoni est noire (on est parfois distrait) qu’en voyant son frère. C’est un cinéma de la peau, du grain, de la nuit et des élans, que la caméra épouse et caresse. L’amour est un flux, un torrent où parfois l’on perd pied, comme la femme sous influence, ménagère prolétaire qui frôle la folie pour se faire entendre, et qu’incarne Gena Rowlands dans un vertige. C’est grand, poignant jusqu’au malaise.
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