Réalisateur enchaînant les blockbusters à succès comme Le Professeur Foldingue ou Bruce Tout-puissant, Tom Shadyac brillait dans les plus hauts cieux de l’industrie hollywoodienne. Suite à un chute à vélo, il a eu une révélation qui lui fait désormais préférer les mobil homes aux hôtels de luxe.
Simple posture ou engagement sincère ? Tom Shadyac, réalisateur de la comédie américaine la plus chère de l’histoire du cinéma (Evan Tout-puissant), a décidé d’abandonner une grande partie de ses biens pour profiter d’une vie simple, en communauté. Fini les hôtels de luxe et les jets privés, Shadyac vit désormais dans un parc à mobil home et se déplace la plupart du temps à vélo.
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Dans un long article consacré au réalisateur, le Los Angeles Times explique que le vélo est devenu le symbole de sa nouvelle existence. Sans son accident de bicyclette en Virginie, il y a quelques années, Shadyac n’aurait peut-être jamais reconsidéré son quotidien. Sa chute lui a brisé la main et a entraîné une commotion cérébrale.
Si sa main a guéri rapidement, le réalisateur a souffert d’un syndrome de post-commotionnel : son cerveau ne filtrant plus les informations, Shadyac était constamment agressé par des bruits trop forts et une lumière trop éblouissante. Pour s’en protéger, il dormait de nombreuses heures dans le placard d’un mobil home qu’il avait acheté après avoir vendu sa maison de 1600 m2 à Pasadena.
Après l’accident, la renaissance
La longue période de convalescence qui a suivi l’accident était une renaissance ; Tom Shadyac a pris goût à la vie en mobil home, et il y habite toujours. De tendance chrétienne –voir les bondieuseries Bruce Tout-puissant et Evan Tout-puissant, Shadyac était surtout guidé par une logique capitaliste. Il en garde un souvenir amer :
« Il y avait une femme, dans ma société de production, dont le travail était de trouver des gens dans le besoin que nous pouvions aider – des gens dont les maisons avaient brûlé, des enfants aveugles… (…) Je croyais prendre soin des autres, mais je ne faisais que prendre soin de moi. »
Bien sûr, dans sa vie antérieure, le tâcheron hollywoodien avait eu l’intuition de la vacuité de son existence. Après la sortie de Menteur, menteur, il s’était retiré 10 jours au monastère de Thomas Merton dans le Kentucky.
« Un système compétitif qui participe à la destruction du monde »
Tom Shadyac a décidé de raconter son nouvel épanouissement personnel dans un documentaire, I am, qui sortira au cinéma l’année prochaine. Dans ce film, il cherche à comprendre pourquoi la culture actuelle est obsédée par la performance et la compétition plutôt que par la coopération. Le Los Angeles Times nous promet notamment une scène où, pour faire l’éloge de la solidarité, le réalisateur filme une dizaine de parachutistes qui se tiennent la main en plein vol.
« C’est une expérience, a-t-il confié au Los Angeles Times. J’ai encore beaucoup d’argent, que je ne considère pas vraiment comme mien parce que venant d’un système compétitif qui participe, à sa manière, à la destruction du monde. »
Pour éviter l’apocalypse, le prophète Shadyac continue donc à vivre dans son mobil home, installé au nord de Malibu, face à l’océan.
Benoît Rivière
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