Longtemps dénaturé par son producteur, ce film est, dans sa version d’origine, le plus ambitieux de ce maître de l’épouvante.En 1973, Mario Bava réalise Lisa et le Diable, son œuvre la plus ambitieuse, dans laquelle le cinéaste italien de la peur transforme une histoire de malédiction en un poème morbide et décadent. Deux ans plus […]
Longtemps dénaturé par son producteur, ce film est, dans sa version d’origine, le plus ambitieux de ce maître de l’épouvante.
En 1973, Mario Bava réalise Lisa et le Diable, son œuvre la plus ambitieuse, dans laquelle le cinéaste italien de la peur transforme une histoire de malédiction en un poème morbide et décadent. Deux ans plus tard, il n’y a toujours personne pour acheter le film et le producteur Alfred Leone parvient à convaincre Bava de dénaturer son chef-d’œuvre en y ajoutant des scènes de possession diabolique copiées sur L’Exorciste, de modifier le montage et de filmer une nouvelle fin. Lisa et
le Diable devient La Maison de l’exorcisme. Le film, encore formidable bien qu’incompréhensible, est emblématique du combat entre l’art et le commerce au sein du cinéma bis. Dans sa version originale, Lisa et le Diable est un film fantastique en forme d’art poétique, dans lequel Bava rompt avec le scénario classique pour s’abandonner à une sombre rêverie traversée de paradoxes temporels, composant de sublimes images cramoisies d’où semblent jaillir les effluves de corps en décomposition. L’action est confinée dans une vieille demeure baroque dans laquelle trouve refuge un groupe de personnages antipathiques et pervers. Telly Savalas y interprète le Diable dans des habits de domestique et les invités du château se révèlent être ses marionnettes. Comment ne pas reconnaître dans ce personnage malicieux le discret Mario Bava qui filma comme personne la peur, la mort et la folie ?
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