L’envers du décor warholien glamour, jet-set et hédoniste : l’enfer de la drogue et la dépression.La Factory a produit, parmi tant d’images, celle d’Edie Sedgwick, mannequin pop devenu, le temps d’un screen test, une superstar warholienne, muse et it girl, incarnation du glamour de l’époque, célèbre pour ses minirobes et ses cinq paires de faux […]
L’envers du décor warholien glamour, jet-set et hédoniste : l’enfer de la drogue et la dépression.
La Factory a produit, parmi tant d’images, celle d’Edie Sedgwick, mannequin pop devenu, le temps d’un screen test, une superstar warholienne, muse et it girl, incarnation du glamour de l’époque, célèbre pour ses minirobes et ses cinq paires de faux cils portées simultanément. Voilà pour l’image que quelques flashs en noir et blanc rappellent ici brièvement. Mais le film s’attache surtout à l’envers du décor, à la réalité du quotidien de la même égérie quelques années plus tard (Edie joue ici avec autodérision son double, baptisé Susan), et là, c’est beaucoup moins glam. En l’espace de trois ans à peine, à force de coke et d’amphétamines, à coups de séjours à l’hôpital, d’électrochocs et de lourds traitements médicamenteux, la it girl est devenue un zombie au cerveau brûlé, une pauvre petite fille riche et triste qui vit chez sa mère, squattant les seins à l’air un water bed au fond de la piscine vide, et faisant exécuter ses derniers embryons de volonté par un factotum mou. Désenchantement, dégonflement, désillusion, dépression, sur les traces tristes des récents Tarnation de Jonathan Caouette et Last Days de Gus Van Sant. Ciao! Manhattan fait sans cesse l’aller-retour entre la réalité et la fiction : Paul America, le sculptural dealer (et amant) d’Edie, joue son propre rôle, mais les Frenchies Roger Vadim et Christian Marquand incarnent respectivement un médecin pervers et un entrepreneur mafieux. Trois mois après la fin du tournage, la réalité se chargeait d’inventer un épilogue encore plus trash à cette descente aux enfers : Edie S. (ainsi que l’a chantée l’ami Daho) mourait d’une overdose à 28 ans.
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