Une bourgeoise qui s’ennuie en Nouvelle-Guinée participe à une expédition vers une vallée inconnue. Un voyage psychédélique pas dupe de ses propres délires.
La rétrospective consacrée par Ciné Cinémas Classic à Bulle Ogier permet de revoir d’excitants films du début des années 70 (sa grande époque), rarement montrés. Ainsi de cette Vallée, une réflexion ironique sur le trip baba-cool post-68 avec quête mystique, amours libres, prises de drogues, vie en communauté, etc. Viviane, une bourgeoise mondaine incarnée par Bulle avec toute la frivolité nécessaire, a suivi son mari ambassadeur en Nouvelle-Guinée. Pour s’occuper, elle cherche des plumes d’oiseaux rares qu’elle revend à des boutiques de décoration. C’est ainsi qu’elle rencontre une poignée de hippies qui partent en expédition vers une mystérieuse vallée obscurcie par les nuages, et donc matérialisée sur aucune carte. Pour Viviane, c’est la « révélation » : elle tombe amoureuse d’Olivier, l’un des hippies, est bouleversée par le contact avec les indigènes,
et les drogues lui font perdre ses dernières inhibitions. Elle est la première à abandonner avion, jeep, chevaux, pour finir à pied, sans plus penser au retour, le « trip » vers la vallée. Mais, et c’est là que le scénario décolle, Olivier va se rendre compte des limites de leur démarche. Sous ses airs de reportage photo pour National Geographic sous pétard, La Vallée s’avère donc être un film à plusieurs niveaux de lecture, qui contient à la fois la critique de la société de consommation et la critique de cette critique. A part ça, Kalfon et Ogier sont comme d’hab’ épatants, et la musique psychédélique des Pink Floyd convient idéalement au propos, entre Week-end de Godard et Stalker de Tarkovski – l’humour en plus.
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