Alors que son fameux Mecanium, orchestre de robots musicaux à base de Meccano, vient d’être mis sur pied un an plus tôt, Pierre Bastien s’avère déjà, dans cet album sorti en 1978, un véritable expert en matière de mélodies embryonnaires et de polyrythmies répétitives bancales, ainsi qu’un fin connaisseur d’instruments de toutes sortes parfois issus […]
Alors que son fameux Mecanium, orchestre de robots musicaux à base de Meccano, vient d’être mis sur pied un an plus tôt, Pierre Bastien s’avère déjà, dans cet album sorti en 1978, un véritable expert en matière de mélodies embryonnaires et de polyrythmies répétitives bancales, ainsi qu’un fin connaisseur d’instruments de toutes sortes parfois issus de traditions ethniques, tout comme son acolyte Bernard Pruvost avec qui il constitue le duo Nu Creative Methods. Opposée à toute forme d’académisme, leur musique délicate et hypnotique possède ces allures de songe éveillé qui deviendront par la suite la marque de fabrique du Mecanium.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Profondément marqué par Don Cherry, l’Art Ensemble Of Chicago (plus tard Pierre Bastien reprendra leur People in Sorrow sur Musiques machinales), les expérimentations sonores de Jean Dubuffet, Sun Ra et Bernard Vitet (notamment en raison des instruments construits par ce dernier pour Georges Aperghis), l’univers singulier installé ici possède un indéniable côté oulipien’ et pataphysique n’ayant depuis pas pris une ride. Dans ce qu’il donne à entendre, il y a d’ailleurs quelque chose des merveilles décrites par Raymond Roussel dans Locus Solus.
Tout ici semble fait de bric et de broc, et à l’origine d’un folklore imaginaire sans équivalent. Le charme naturel et sans afféterie de Nu Jungle Dances porte en lui une certaine conscience artisanale de la fabrication du son. Il constitue également le reflet d’esprits aventureux au travail, et des cheminements très hasardeux qu’emprunte leur inspiration.
{"type":"Banniere-Basse"}