Paroles de militants socialistes vis-à-vis des contraintes financières. Ils ne veulent plus des beaux catalogues de promesses électorales.
Michel 65 ans, éducateur à la retraite, Cherbourg
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On ne peut pas promettre demain de raser gratis. Il faut que notre discours soit clair : batailler sur les 60 ans pour les retraites n‘a aucun sens. Ce qui a du sens c’est la durée de cotisation. Il faut dire les choses clairement ! On ne peut pas faire rêver les gens sur n‘importe quoi. Je pense qu’on doit pouvoir retrouver les mots pour faire rêver sur le retour aux valeurs, au vivre ensemble, au partage des valeurs.
Alain, 62 ans, instituteur à la retraite, Cherbourg
Les promesses, c‘est un piège ! Souvent on considère que le programme de campagne n‘engage plus après l‘élection. Mais je n’ai pas l‘impression que les dirigeants du PS soient dans cet état d’esprit aujourd’hui. En 2012, ce sera dur. On ne pourra pas contenter tout le monde.
Benjamin, 35 ans, créateur de sites internet, Alès
Tout le monde est conscient de la gravité des difficultés et des efforts à fournir pour redresser le pays si la gauche arrive au pouvoir en 2012. Mais si on veut qu’il y ait une alternance, il faut redonner un espoir. Sauf que l’on est revenu des périodes où on promettait tout et n‘importe quoi. L’enjeu ce n‘est pas uniquement de gagner en 2012, c‘est de ne pas perdre en 2017 et de s‘inscrire dans la durée. Pour qu’il n‘y ait pas de déception, il ne faudra pas tenir de discours démagogique.
Marie-Jo, 82 ans, Parisienne retraitée, Marseille
L‘attente en 2012 sera forcément très grande à notre égard. Il faut être réaliste ! J‘ai connu l‘élection de François Mitterrand en 1981 puis la rigueur en 1983. On ne peut pas refaire la même chose, car les Français ne sont pas dans le même état d‘esprit. En 1981, ils rêvaient. Aujourd‘ hui, les Français ont conscience de la crise, on ne peut pas promettre la lune, il faut rester dans des choses gérables. On doit arriver en promettant l‘exemplarité des comportements et du train de vie des ministres.
Gilles, 28 ans, agent administratif, Marseille
Le discours du PS est crédible mais j‘aimerais qu‘il promette un peu plus, que ça fasse rêver un peu plus. On n’en est pas là, pourtant c‘est le rêve qui fait avancer le monde. Il faudrait un Barack Obama au PS, aujourd‘ hui on n‘y est pas.
Pierre, 42 ans, cadre, Malakoff (Hauts-de-Seine)
Si l‘on prend le discours de Benoît Hamon, ce n‘est pas crédible. On nous dit qu‘on garde la retraite à 60 ans, mais on ne nous dit pas à quel taux, or c‘est ça qui est important. Donc on joue sur les mots.
Gaël, 45 ans, fonctionnaire, Nantes
Le discours des dirigeants du PS est plutôt sage. On n‘est plus dans un catalogue de promesses comme on avait pu l‘être lors des précédentes élections. C‘est aussi lié à une évolution de la sociologie des votants.
Propos recueillis par Marion Mourgue
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