Immortelle interprète du personnage de Nini dans l’un des chefs d’oeuvre de Jean Renoir, Françoise Arnoul s’est éteinte le 20 juillet 2021, à 90 ans.
Son plus grand rôle restera celui de Nini dans French Cancan (1955) de Jean Renoir. Nini, la toute jeune blanchisseuse montmartroise qui, repérée par un entrepreneur de spectacles sur le retour (Jean Gabin himself, en pygmalion), va devenir, à la force de la cuisse et du mollet, une vedette du Cancan et du Moulin Rouge. Elle a du charme, l’accent parigot, de l’abattage, Françoise Arnoul, la fille d’un général d’artillerie, chez Renoir.
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Dans les pas de sa mère
Françoise Arnoul est née en 1931 à Constantine, en Algérie alors française, au hasard des affectations de son père polytechnicien. Elle débarque à Paris à la fin de la guerre, accompagnée par sa mère qui avait été actrice jeune – et poussait sa fille dans cette voie – avant de se marier. Françoise Gautsch (son vrai nom) a alors deux grandes amies : Yvonne Roussel, sœur de Michèle Morgan (une star !), et Danièle Heymann, qui deviendra critique de cinéma (décédée il y a près de deux ans).
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Françoise est repérée à 17 ans par un impresario qui lui voit surtout un avenir et un physique de starlette… Elle commence donc par tourner des rôles de filles fatales dans des mauvais films des années 1950 (vous savez, ces histoires où les acteurs principaux donnent des baffes aux “garces” pour les châtier ou éviter de tomber sous leur “charme vénéneux”). Françoise Arnoul devient l’une des jeunes actrices préférées d’Henri Decoin, qui la fait beaucoup tourner (notamment dans les films de la série « La Chatte », personnage inspiré librement d’une espionne résistante ayant vraiment existé).
Ensuite, Arnoul enchaîne les rôles dans des films à succès mais dispensables, réalisés par Marc Allégret, Henri Verneuil, Denys de la Patellière… Roger Vadim, précurseur un peu oublié (sinon pour Et Dieu… créa la femme) de la Nouvelle Vague, la fait jouer dans Sait-on jamais ?.
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Elle s’éloigne peu à peu le haut de l’affiche, malgré deux films tournés par Pierre Kast, cinéaste franc-tireur de la Nouvelle Vague (tendance collège de Pataphysique). Elle tourne ensuite régulièrement pour la télévision. Elle quitte le devant de la scène mais ne la quitte en réalité jamais. Elle mène de front une carrière au théâtre. Loin de la gloire, elle continue à travailler. Quoi de plus important pour une actrice ?
On la voit au cinéma pour la dernière fois dans Le Cancre, le beau film de Paul Vecchiali, il y a 5 ans.
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