METROPOLIS
23.
15 > ARTE
de Fritz Lang (1925, All., 120 mn)
Une version restaurée du classique de l’expressionnisme allemand.
L’an 2000. Metropolis est une mégapole où s’opposent la classe ouvrière, qui vit dans les souterrains de la ville et travaille dans des conditions d’esclavage et à des cadences infernales, et la classe d’élite, dirigée par Joh Fredersen, le maître de la cité, qui fait un jour construire un robot pour pousser les ouvriers à la révolte. A la fin, ouvriers et patrons signent la paix pour une ère de prospérité qui s’annonce : « Le chemin de la dignité humaine et du bonheur, c’est notre maître à tous, c’est le grand Médiateur, c’est l’Amour. » Le film mégalomaniaque de Fritz Lang (36 000 figurants, décors monumentaux et maquettes chiadées), comme tous les chefs-d’œuvre du cinéma, est d’abord assez ennuyeux et loin d’être sa meilleure production. Mais il démontre, une fois de plus et s’il en était besoin, la primauté de la mise en scène sur le scénario, ici un mélange maladroit d’influences diverses, comme Le Golem, les romans de Jules Verne ou L’Eve future de Villiers de l’Isle-Adam. La conclusion lénifiante et optimiste, due à Théa von Habou (scénariste et épouse de Lang à l’époque), fut reniée plus tard par le réalisateur. L’intérêt de Metropolis, c’est bel et bien son côté arty, sa chorégraphie expressionniste, sa folie visionnaire et opératique qui poussa certains à en faire une préfiguration de l’univers concentrationnaire nazi. Peut-être. Metropolis, en tous les cas, conserve toute sa force d’expression : un film muet aux images pleines de bruit. Jean-Baptiste Morain
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