Chronique culte de l’Angleterre glauque des 70’s.
Un film vu à l’adolescence, soit au parfait diapason avec le sujet et le personnage principal : un garçon de quinze ans, employé dans une piscine municipale de Londres, est initié à l’amour par une collègue de vingt ans et quelques. On n’a pas pu oublier la rousseur de Jane Asher, alors compagne de Paul McCartney, dont la discrète sensualité embrase ce film froid et aquatique placé sous le signe de la désespérance. Aussi ludique (l’épisode célèbre du diamant perdu) que tragique (le final quasi shakespearien), cette chronique de l’Angleterre glauque des années soixante-dix, portée par la musique de Can et la ritournelle entêtante de Cat Stevens (le tube Wild World), est l’un des plus beaux films de Jerzy Skolimowski, le meilleur réalisateur polonais, mais aussi l’un des rares à avoir apporté au cinéma britannique une vision presque sarcastique, grotesque de l’Angleterre, alliée à un sens du réalisme social. Ce conte dramatique sur le passage à la vie adulte témoigne également d’une exemplaire recherche plastique. C’est une espèce d’antithèse parfaite, presque à la (Edward) Hopper, de la série des piscines de David Hockney : au bleu céruléen de la Californie, Skolimowski oppose le vert sale de l’Angleterre ordinaire, puis fait in fine un emploi éclatant et expressionniste de la couleur rouge. A noter : deux fins semblent avoir été tournées pour ce film ; la première, à la Roméo et Juliette, fut présentée à Venise en 1970 ; la seconde, que l’on verra ici, est plus nuancée.
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