Les réseaux sociaux seraient de plus en plus utilisés par les voleurs comme source d’informations sur les futures victimes voire comme un moyen d’organiser des cambriolages.
« En Espagne dès demain, pendant 2 semaines! », « en ce moment sur la plage en Tunisieé, voilà des statuts Facebook et Twitter qui pullulent en cette période estivale. Si pour leurs auteurs ce n’est qu’une manière de clamer leur joie de s’en aller loin des grises contrées quotidiennes, c’est une véritable aubaine pour les voleurs à la recherche de maisons à cambrioler.
Les journaux britanniques observent cette nouvelle tendance à préparer un cambriolage en s’informant préalablement via les profils Facebook et autres des futures victimes. Ont-elles laissé leur maison vide ? Combien de temps sont-elles absentes ? Autant de questions qui trouvent facilement des réponses dans les informations postées sur les réseaux sociaux.
Des informations servies sur un plateau d’argent
The Telegraph parle de ces réseaux comme d’une « potentielle mine d’or » pour les criminels qui y trouvent tout ce dont ils ont besoin. Une enquête réalisée par la compagnie d’assurances britannique More Than auprès de 50 criminels démontre que de nombreux cambrioleurs ont fait des recherches avant de passer à l’acte, et que ces recherches sont facilitées par l’utilisation grandissante des réseaux sociaux : 12% des cambrioleurs qui ont effectué des recherches sur les habitudes de leurs victimes ont utilisé les réseaux sociaux.
Richard Taylor, un ancien cambrioleur, met en garde contre l’étalage permanent de sa vie privée sur les réseaux sociaux car sur les centaines d' »amis » virtuels, il n’y en a qu’une poignée que l’on connaît réellement. Les autres pourraient donc utiliser les informations relayées sur Internet à mauvais escient. L’ancien escroc explique :
« Avant, vous pouviez obtenir des informations d’un postier ou du laitier concernant ceux qui étaient en vacances. Désormais, les gens sont en ligne et vous donnent des nouvelles en temps réel quand ils vont à l’aéroport, quand ils sirotent leur café, quand ils font quoi que ce soit. »
Des informations servies sur un plateau d’argent pour les voleurs.
Cambriolage éclair d’une boutique de lingerie
Au-delà des particuliers, les réseaux sociaux servent à organiser de véritables vols éclairs dans des grands magasins. Le 26 juillet, le Daily Mail soulignait ce nouveau penchant pour les vols préparés via Twitter ou Facebook, sur le modèle des « flashmob » -rassemblement de personnes dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d’avance-.
Dernier exemple en date : le cambriolage, en quelques secondes, d’une boutique de la chaîne de lingerie Victoria’s Secret, à Washington. Un groupe d’hommes et de femmes s’est introduit, le 25 juillet, dans le magasin et a volé de la marchandise en détournant l’attention des vendeurs et sans se soucier des caméras de surveillance. La police de Washington aurait des informations prouvant que les voleurs utilisent les réseaux sociaux pour organiser les vols.
Virginie Le Borgne