La vie est un long fleuve tranquille, Isa (Elodie Bouchez) et Marie (Natacha Régnier), deux anges tombés du ciel, en font la cruelle expérience. Isa, 20 ans, routarde idéaliste au grand coeur, pose son sac à dos plein de galères et de petits boulots à Lille. A la recherche d’un hypothétique petit copain, elle croise […]
La vie est un long fleuve tranquille, Isa (Elodie Bouchez) et Marie (Natacha Régnier), deux anges tombés du ciel, en font la cruelle expérience. Isa, 20 ans, routarde idéaliste au grand coeur, pose son sac à dos plein de galères et de petits boulots à Lille. A la recherche d’un hypothétique petit copain, elle croise Marie, écorchée, paumée, qui est tout son contraire. C’est presque à l’insu de son plein gré que Marie laisse Isa squatter l’appartement dont elle a la garde pendant que sa propriétaire et sa fille, hospitalisées à la suite d’un accident de voiture, n’en finissent pas de mourir. On suit leurs petites aventures et leurs grosses emmerdes, individuellement, les deux à la fois, les parallèles ne se rencontrent jamais : Marie consume sa vie avec un glacial fils à papa, qui la prend, la baise à l’hôtel, la jette, elle aime ça, comme une toxico, et ne se rend pas compte que le bel égoïste sera l’objet de sa chute. Isa s’invente une vie et va tous les jours parler à une mourante, dont elle a découvert le journal intime dans l’appart qu’elles occupent. Isa qui rit, l’ange qui s’envole, Marie qui pleure, l’ange qui se brûlera les ailes, la vie a souvent raison des anges.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Avec La Vie rêvée des anges, Erick Zonca, dont c’est le premier long métrage, tombe dans la catégorie du film social, option « réalisme », un de plus ? Oui pour la catégorie, non pour la comparaison avec les autres, qu’il survole, loin de tout misérabilisme social. Avec un dépouillement apparent, Zonca crée des émotions, émeut ; les regards, les voix, les croisements de trajectoires s’entrechoquent et ça fait mal. Le film remue de l’intérieur, fait réfléchir, toujours sur le fil du rasoir : Zonca n’a pas filmé la vie, il l’a traquée. Un film dont on ne sort pas indemne.
{"type":"Banniere-Basse"}