Pour faire un film sur “le désir des hommes et sa fragilité”, il eût fallu non pas bien sûr l’exhiber, mais prouver au moins que ce désir existe. Or, dans Petits désordres amoureux, aucun désir ne circule. Une actrice se déshabille, l’air gêné, et un acteur la regarde faire avec un sourire coincé, tout habillé […]
Pour faire un film sur « le désir des hommes et sa fragilité », il eût fallu non pas bien sûr l’exhiber, mais prouver au moins que ce désir existe. Or, dans Petits désordres amoureux, aucun désir ne circule. Une actrice se déshabille, l’air gêné, et un acteur la regarde faire avec un sourire coincé, tout habillé comme dans Starsky & Hutch. Puis la fameuse ellipse et la non moins fameuse scène où la femme dit « C’est pas grave, ça peut arriver à tout le monde. » Mais de quoi parle-t-elle ? Lorsqu’on apprend soudain que le séducteur a du mal à satisfaire les femmes (ledit séducteur considérant que ce n’est pas si grave que ça), le film part en capilotade et passe à autre chose, dans un sourire emprunté généralisé (tic assez courant chez les jeunes comédiens de théâtre) qui finit par faire peur. Méchamment littéraire (au sens péjoratif : il évite de chercher à exprimer l’innommable) et sans regard, le film fuit. Puis glisse, par mégarde, que les femmes sont trop exigeantes avec les hommes et ne comprennent pas leur part de féminité… Par le scénariste de La Femme défendue.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}