Marqué par des choix esthétiques forts, l’univers de la jeune cinéaste produit l’émerveillement escompté.
Sous le ciel d’Alice ambitionne de raconter sous le même cosmos d’artifices et de fantaisie (animation en stop motion et prises de vues réelles) le délitement d’une famille et d’un pays, le Liban, en guerre dans les années 1970. Cette histoire, Chloé Mazlo la connaît bien, c’est celle de ses grands-parents.
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L’émouvante beauté du film tient à ce qu’il nous apparaît comme le recueil des legs de celle qui fut une enfant à l’imagination débordante. Une histoire de lien et de transmission qui semble avoir forgé le projet esthétique de la cinéaste et plasticienne, de son cinéma de collage et de matière (pellicule, décor en carton-pâte, montage haché comme un roman-photo…).
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Trucages poétiques et contexte politique
De ce jeu d’inventions et d’agencements des éléments, vestiges du cinéma muet et empreintes de la bande dessinée, Sous le ciel d’Alice fait surgir un émerveillement constant même si, à certains endroits, ce déluge de trucages poétiques nous fait regarder le film d’un peu trop loin, comme si nous étions privé·es de la proximité qu’appellent les rencontres et les séparations éprouvées par ses personnages.
Mais il y a, dans cet audacieux premier film, une forte idée de cinéma qui consiste à raconter une guerre et ses répercussions en orchestrant à l’intérieur des plans une progressive contamination, signes d’une triste désillusion, celle qui touche les histoires d’amour, le temps de paix mais aussi l’enfance qui finira par faner.
Sous le ciel d’Alice de Chloé Mazlo, avec Alba Rohrwacher, Wajdi Mouawad, Isabelle Zighondi (Fr., 2020, 1 h 30). En salle le 30 juin
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