La saga de la dynastie Kennedy formatée sous couvert d’innovation. Un comble.
On avait presque oublié à quel point les mauvaises séries continuent de sévir dans la plus grande impunité. Il faudra pourtant s’y faire : elles existent encore et elles n’ont même pas honte. Quoique dans le cas de The Kennedys, une petite ambiguïté demeure. Prévue pour être diffusée sur la chaîne américaine History, la saga a été refusée par son diffuseur originel et vendue au plus offrant.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
En France, le plus offrant s’appelle France 3, qui s’offre une jolie campagne de communication, mais ne parviendra pas à s’imposer comme chaîne référence des séries avec ce maelström visuel et narratif frôlant le kitsch.
L’idée de base des concepteurs des huit épisodes (parmi eux, deux anciens de 24 heures chrono et républicains notoires, Joel Surnow et Jon Cassar) consiste à offrir une vision non glorieuse de cette famille américaine mythique, et d’appuyer sur les moments de tragédie, la souffrance de la conquête et de l’exercice du pouvoir, les rapports père/fils. Tous les éléments d’une tragédie sont là, mais rien n’existe au-delà de l’anecdote.
On peut malgré tout jeter un oeil à Kennedys pour les acteurs, qui se débattent du mieux qu’ils peuvent dans ce bordel triste et formaté. Greg Kinnear campe un JFK très petit garçon, Barry Pepper un Bobby plutôt habité, Tom Wilkinson un patriarche usant et machiavélique, tandis que Katie Holmes, sortie du désert pour l’occasion, endosse plutôt favorablement les tenues de Jackie, un genre de madame Bovary du XXe siècle. Tout cela ne dure que huit épisodes et c’est tant mieux.
Olivier Joyard
The Kennedys Tous les mardis à 20 h 35, France 3
{"type":"Banniere-Basse"}