L’artiste a photographié ses amants avec un appareil placé dans son vagin. Un nouvel angle pour le female gaze.
Dans la série Extimité – le désir de rendre visible l’intimité, selon un concept défini par le psychiatre Serge Tisseron –, Dani Lessnau offre à voir des portraits de ses amants. Ces clichés, capturés par un appareil miniature inséré dans son vagin, selon la technique du sténopé, traduisent la volonté de l’artiste de transformer son corps en objectif.
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Les images, malmenées par les respirations et les mouvements du corps de la photographe, sont viscéralement floues, vivantes, fragiles et sensuelles. Elles révèlent ainsi le rapport au temps des sentiments et du désir, capables d’apparaître puis de s’effacer peu à peu.
Par cet œil-vagin, par ce sexe qui voit, Dani Lessnau soutient un female gaze qui renverse la verticalité du rapport photographe/sujet : la création résulte d’une performance partagée, celle de deux corps face à face. Donner naissance à ces portraits érotiques, ou comment être au plus près de cette citation de Merleau-Ponty, dans L’Œil et l’Esprit : “L’énigme tient en ceci que mon corps est à la fois voyant et visible.”
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