On pourrait attendre d’un homme de publicité comme Grégoire Delacourt qu’il possède les travers de son temps. Or, pas du tout. Préférence est d’évidence un film d’un autre âge - sans qu’il soit aisé de déterminer de quel âge il s’agit. Un homme tatoué, un vrai, sort de prison. Dans les toilettes d’un café sordide, […]
On pourrait attendre d’un homme de publicité comme Grégoire Delacourt qu’il possède les travers de son temps. Or, pas du tout. Préférence est d’évidence un film d’un autre âge - sans qu’il soit aisé de déterminer de quel âge il s’agit. Un homme tatoué, un vrai, sort de prison. Dans les toilettes d’un café sordide, il se jette sur une femme et lui fait l’amour sauvagement contre un mur. Plus tard, achevant de camper son personnage, Grégoire Delacourt nous le montre en train de pisser dans un lavabo. Ce type est vraiment sauvage. Et en même temps, on sent qu’il est surtout un tendre, un mal aimé. On le sent parce que c’est vieux et con comme la lune. De plus, Grégoire Delacourt est de ceux qui pensent qu’on peut écrire de belles histoires en empruntant à la vie ses pires scénarios. Hélas, les sujets « qui brûlent » font souvent les films les plus tièdes. Et finalement, peu nous importe que la maîtresse du marin soit la femme de son frère, fils préféré de sa mère et véritable auteur du meurtre pour lequel il a été condamné. N’est pas Ripstein qui veut.
Pierre-Marie Prugnard
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