A 53 ans, le créateur de “Jimmy Corrigan” et de “Rusty Brown” est honoré pour l’ensemble d’une carrière consacrée à réinventer la bande dessinée.
Fin janvier dernier, lors de la cérémonie en ligne du festival d’Angoulême, l’impressionnant Rusty Brown de Chris Ware, récit choral conçu sur dix-huit années, n’avait reçu aucun prix. Ce que le président du jury, l’écrivain et scénariste Benoît Peeters, avait justifié en expliquant que l’auteur américain était désormais hors catégorie. Comme il avait déjà été récompensé pour Jimmy Corrigan (prix du meilleur album en 2003) et le monumental Building Stories (prix spécial du jury 2015), il ne restait en effet à Ware que l’ultime distinction, le Grand Prix. Celui-ci, annoncé normalement fin janvier, vient exceptionnellement, d’être dévoilé ce mercredi 23 juin – l’édition 2021 avait été reportée en juin avant d’être annulée.
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Après avoir été présent plusieurs fois dans la short-list, voici enfin Chris Ware honoré par le collège d’auteurs et d’autrices, devançant au nombre de votes Pénélope Bagieu et Catherine Meurisse, également en lice à l’issue du premier tour. À 53 ans, l’Américain mérite certainement pareille distinction après une carrière de plus de trois décennies où il a exploré et réinventé le langage graphique de la bande dessinée, en héritier de Winsor McCay (Little Nemo) et George Herriman (Krazy Kat). Composant ses planches avec la plus grande maniaquerie pour mieux imiter la vie et le temps qui passe, Ware suit avec opiniâtreté la même ligne directrice, exigeante et, disent ses détracteurs, parfois austère. Il expérimente sans cesse avec la narration visuelle que ça soit par des mosaïques de cases ou, parfois, de simples images (voir ses couvertures pour le New Yorker qui se répondent les unes aux autres).
L’annonce de sa récompense s’accompagne d’une autre bonne nouvelle : comme tout Grand Prix, une très attendue exposition rétrospective l’honorera lors de la prochaine édition d’Angoulême fin janvier 2022.
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