2011, terminus de l’odyssée de l’espace. La navette Atlantis effectue le dernier vol d’un programme initié il y a quarante ans, à la suite du programme Apollo et de la conquête de la Lune. Souvenons-nous : le 15 juillet 1960, il y a cinquante et un ans quasiment jour pour jour, le candidat John Fitzgerald […]
2011, terminus de l’odyssée de l’espace. La navette Atlantis effectue le dernier vol d’un programme initié il y a quarante ans, à la suite du programme Apollo et de la conquête de la Lune.
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Souvenons-nous : le 15 juillet 1960, il y a cinquante et un ans quasiment jour pour jour, le candidat John Fitzgerald Kennedy lançait son célèbre discours sur la “nouvelle frontière” et la conquête spatiale. L’Amérique et l’Occident étaient en pleine bourre, c’était les trente glorieuses, la croissance économique à deux chiffres, la naissance des classes moyennes et de la jeunesse rythmée par la déferlante rock.
L’avenir était tellement prometteur, désirable au point que les hommes voulaient la Lune. L’espace inspirait les artistes, les auteurs de science-fiction investissaient les rayons des librairies, avec à leur tête Asimov et Bradbury, pendant que Kubrick signait 2001, prototype filmique inégalé, et que Neil Armstrong posait réellement le pied sur la Lune le 21 juillet 1969.
Aujourd’hui, des années de Reaganomics et la crise du libéralisme sont passées par là. L’Amérique et l’Occident sont en pleine mouise, ce sont les trente foireuses, la croissance peine à atteindre le chiffre deux, les classes moyennes sont étranglées et la jeunesse s’indigne au son des boucles techno. Le programme spatial est trop coûteux (des milliards pour quelles avancées significatives ?), les navettes sont trop dangereuses (Challenger, Columbia, quatorze morts), et alors que les derniers chiffres du chômage américain sont mauvais malgré une injection artificielle de 600 milliards de dollars pour relancer l’économie, alors que la dette US est aussi profonde et dangereuse qu’un trou noir, Barack Obama arrête les frais, au sens le plus littéral de l’expression.
Certes, le Prez promet une nouvelle ère spatiale, rêvant peut-être de Mars, mais on ne se leurre pas sur la portée symbolique de cet arrêt des fusées : la nouvelle ère, la nouvelle frontière, ce ne sont pas les autres planètes, mais la lutte contre la détérioration des conditions de vie sur Terre et contre les politiques qui envoient les peuples dans le mur.
La Lune est dans le caniveau, l’Amérique et l’Occident ne bandent plus mais tentent d’enrayer leur déclin de plus en plus patent. Comme le chantait déjà Lennon à la fin des Beatles, au tournant des seventies, the dream is over.
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