Communiqué : On a peut-être trouvé le nouveau Luc Besson. La “cible” visée serait, en termes publicitaires, le vaste public du cinéaste décoloré. Mais on a peut-être été un peu optimiste… Car si, comme notre grand Luc, Pierre Courrège ne fait pas dans la dentelle (nous non plus, vous l’avez remarqué ?), il lui manque […]
Communiqué : On a peut-être trouvé le nouveau Luc Besson. La « cible » visée serait, en termes publicitaires, le vaste public du cinéaste décoloré. Mais on a peut-être été un peu optimiste… Car si, comme notre grand Luc, Pierre Courrège ne fait pas dans la dentelle (nous non plus, vous l’avez remarqué ?), il lui manque peut-être la fêlure qui permet aux œuvres du barbu aquatico-spatial d’échapper à l’insignifiance.
Les faits : un gentil garçon qui s’introduit chez un animateur de télé, pris pour un dangereux terroriste, est cerné par la police. Au même moment, dans l’appartement voisin, des malfrats assassinent un magistrat.
Prétexte du film : caricature des méthodes musclées de la police et autres GIGN, dérision des animateurs télé imbus de leur personne et prêts à tout pour faire monter l’audimat. –> Simple écran de fumée : malgré leur connerie relative, les flics triomphent et sauvent les innocents ; malgré sa pourriture intégrale, le présentateur de télé mixte de B. Lavilliers, J. Martin, J. Pradel et M. Leeb sort grandi de l’aventure.
But réel du film : le même que Tonio, le méchant, un terroristo-facho-mafieux à la tête d’une bande de faux ritals qui fait exploser des bombes, arrose juges et poulets avec mitraillettes, lance-flammes, bazooka, etc. Entre deux vannes beaufs et une pique sur les fonctionnaires ou les reporters de télé, Courrège se défoule comme un gosse avec un arsenal pyrotechnique soigneusement huilé.
« Explosions : moments intenses où les efforts de chacun trouvent leur aboutissement en quelques secondes. » Pierre Courrège.
Capacité du réalisateur : optimale. Aguerri par la pratique du film industriel, il fait feu de tout bois et compose un thriller sans faille, étayé par une musique tonitruante. Dans le genre, il n’y a pas plus efficace. Mais au cinéma, efficace = vain.
Bilan global de l’opération : Si tout se passe bien, le couturier devrait se faire une place parmi les professionnels du cinéma d’action, quelque part entre Verneuil et Besson. Notons que bien qu’assez niais, Besson fait figure de poète à côté de Courrège, qui ne se soucie que de provoquer des décharges d’adrénaline virile.
Tout compte fait : Courrège ferait mieux de reprendre le flambeau de Raoul Coutard, chef-op Nouvelle Vague qui connut son heure de gloire comme metteur en scène de séries B martiales puis opta pour le cinéma intimiste avec SAS à San Salvador.
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