Sling Blade prend son temps et enregistre le Sud rural US aussi précisément qu’une bonne chanson country.Dans Sling Blade, ticket d’entrée du réalisateur-acteur-scénariste Billy Bob Thornton à Hollywood, avec Oscar à la clé, deux films coexistent pacifiquement. Le premier, celui qui saute aux yeux, on ne l’aime guère : l’histoire d’un jeune homme du Sud […]
Sling Blade prend son temps et enregistre le Sud rural US aussi précisément qu’une bonne chanson country.
Dans Sling Blade, ticket d’entrée du réalisateur-acteur-scénariste Billy Bob Thornton à Hollywood, avec Oscar à la clé, deux films coexistent pacifiquement. Le premier, celui qui saute aux yeux, on ne l’aime guère : l’histoire d’un jeune homme du Sud vaguement demeuré qui a passé vingt ans dans un asile suite au meurtre œdipien de sa maman adultère. Jugé inoffensif, le simplet est relâché et revient dans son bled ; là, il se lie d’amitié avec un gamin puis se fait progressivement accepter par la petite communauté. On voit le genre, légèrement gluant et bien faux-cul. Mais tout ça se passe dans le Sud rural des Etats-Unis, ce qui nous amène au second film contenu dans Sling Blade, celui qui nous sied : une sorte de documentaire très précis sur les mœurs, les lieux, les gestes et les parfums
du Deep South. On se souvient alors que Billy Bob Thornton était le scénariste d’Un Faux mouvement, le premier film de Carl Franklin où il avait déjà montré sa capacité à saisir la nonchalance collante et la rusticité sans façon propres à l’Amérique ploucarde. C’est encore ce qui séduit ici : l’accumulation de détails minutieux (mobilier des maisons, nature de la bouffe, démarches et postures, accent et tournures de langage…) qui finit par donner une vraie densité à ce que saisit la caméra, une sensation quasi tactile des choses et des lieux.
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