Et si en 2012, Loki réussissait à prendre le Tesseract et à s’échapper ?
La troisième série Marvel mise en ligne sur Disney + – après la belle et conceptuelle Wanda Vision et la décevante The Falcon And The Winter Soldier -, se trouve être aussi la première à vouloir nous faire rire. Pour un peu, on se croirait à la télé anglaise, dans la capacité de Loki à mêler la science-fiction à une forme de comédie, comme l’a fait la mythique Doctor Who, voyages dans le temps inclus. Le principe des séries du MCU (Marvel Cinematic Universe) est respecté, avec la mise en avant d’un personnage secondaire. Côté comics, cette figure du Dieu de la Malice a été créé en 1949. Mais le Loki contemporain est apparu pour la première fois dans le film Thor (2012) avant de mourir dans Avengers : Infinity War (2018). Mais tout est possible dans la fiction élastique que propose Marvel, y compris de changer le cours du temps et de revivre, pour lancer de nouvelles histoires. Les chausse-trappes mènent toujours vers une autre dimension.
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Dans le premier épisode – nous avons pu voir les deux premiers sur six -, l’énergumène interprété par Tom Hiddleston se retrouve en fâcheuse posture, coincé par les tenanciers officiels du temps et de l’espace, qui ont trouvé intéressant de se nommer Tribunal des Variations Anachroniques. Il doit accepter un deal assez surprenant (que nous ne dévoilerons pas ici, spoiler oblige) pour ne pas finir très mal. Ce serait la deuxième fois, pour nous, mais la première pour ce Loki-là, version alternative de lui-même. Compliqué ? Un peu. Mais finalement assez clair, pour peu que l’on se plonge dans la riche matière des épisodes en forme de jeu de piste.
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Génial Owen Wilson
La série, située en 2012 mais capable de nous emmener très loin, que ce soit en 1549 ou avant Jésus-Christ, ressemble en elle-même à une perpétuelle variation anachronique, ce qui fait d’ailleurs l’essentiel de son charme. Le présent et le contemporain n’ont que très peu d’intérêt ici. Pour appuyer cette idée et lui donner du corps sur le long terme, Michael Waldron, scénariste principal de Loki, a décidé de mettre dans les pattes de son héros une sorte d’inspecteur bouffon et déterminé, un type qui enquête avec Loki et le sadise à la fois. Entre eux, un duo old school prend forme. Dans la peau de ce Mobius retors, on trouve une merveille d’acteur, l’un des plus fins comédiens américains de ces vingt dernières années, Owen Wilson, vu chez Wes Anderson mais aussi dans Zoolander et d’autres comédies pugnaces. Alors que l’abattage de Tom Hiddleston tourne assez fréquemment à la démonstration, voire au cabotinage, le swing et la drôlerie naturelles de Wilson font vraiment merveille. C’est comme si une touche de cinéma classique venait perturber le grand ordonnancement post-moderne de la série made in Marvel.
Alors que tout est là, il manque malgré tout à Loki une profondeur pour convaincre. Alors que de longues scènes explicatives plombent l’avancée du récit, nous en apprenons paradoxalement assez peu sur les personnages, parfois paumés dans le grand bordel narratif ambiant. Il se dégage alors une impression désagréable, comme s’il fallait prendre des notes pour saisir les enjeux. On espère qu’après ce départ à la fois malin et un peu poussif, Loki saura prendre de l’ampleur et toucher à une certaine légèreté (narrative et visuelle) qui ferait beaucoup de bien. Sinon, il restera toujours Owen Wilson.
Loki saison 1. Sur Disney +.
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