Dans ce documentaire réalisé peu avant la disparition de Marcello Mastroianni par Anna Maria Tato, sa dernière compagne, l’acteur italien égrène ses mémoires sous la forme chère à Georges Perec du Je me souviens. On n’ira pas voir ce film pour ses qualités cinématographiques propres, mais Mastroianni apparaît ici comme un formidable vieux monsieur. Et […]
Dans ce documentaire réalisé peu avant la disparition de Marcello Mastroianni par Anna Maria Tato, sa dernière compagne, l’acteur italien égrène ses mémoires sous la forme chère à Georges Perec du Je me souviens. On n’ira pas voir ce film pour ses qualités cinématographiques propres, mais Mastroianni apparaît ici comme un formidable vieux monsieur. Et l’on a envie de noter chacune de ses paroles, comme celles d’un sage à la fin de sa vie qui nous donnerait quelques conseils pour réussir la nôtre. Mastroianni va revenir sur son enfance, ses parents (drôlissime passage où il raconte le raffut qu’ils faisaient au cinéma, elle sourde demandant à son mari qu’il lui crie les dialogues dans les oreilles, lui aveugle réclamant le récit de ce qu’il ne voyait pas), les femmes de sa vie (très sobrement, pas de quoi convoquer France-Dimanche), ses enfants, et bien sûr son métier. En reprenant à son compte le paradoxe du comédien selon Diderot, il insiste sur le détachement nécessaire entre l’acteur et le personnage qu’il interprète. Tous ces mots, on peut les retrouver dans le livre éponyme (Calmann-Lévy, 225 pages, 98 f). Mais ce qui rend le film irremplaçable, c’est l’œil qui frise au milieu du visage parcheminé, le sourire généreux et tendre aux membres de l’équipe sur le tournage de son dernier film avec Manoel de Oliveira…
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