Un roman sur la nuit, l’amour fou et la guerre. Une bouffée d’air pour se déconfiner.
Au départ, il y a la mort, dans des circonstances troublantes, d’Amélia Dehr, que le narrateur a aimé éperdument il y a dix ans. C’était à Sarajevo, dans l’hôtel dont il était gardien la nuit, étudiant le jour. Une ville en proie alors à la guerre et soumise à la peur, ce poison qui s’immisce sans crier gare en chacun, dans la cité assiégée. Les deux amants désertent leur monde devenu spectral, ces jours vides qui se succèdent, pour se réfugier au cœur de la nuit. Elle deviendra leur alliée, le moment où tout se relâche, le temps s’allonge, l’espace s’épaissit. Ils s’y retrouvent dans les rues de la ville désertée, puis dans cette chambre 313, qui est comme une extension d’Amélia, femme dangereuse, à la réputation sulfureuse.
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Une héroïne inoubliable qui tient de la Betty Blue de Philippe Djian (37°2 le matin) pour sa folie fascinante autant que de Norma Jean Baker (Marilyn Monroe) pour sa beauté, qui deviendra sa malédiction. Quatrième roman de Jakuta Alikavazovic, L’avancée de la nuit est une ode magnifique à la passion amoureuse, celle qui met K.O. Et à cette liberté qu’on vit parfois aux heures perdues, cette liberté qui a tant manquée à nos existences réglées comme des horloges de confiné·es.
Jakuta Alikavazovic, L’avancée de la nuit, Ed. Points, 288 pages, 7,5 euros
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