Une bibliographie sélective qui éclaire la pensée écoféministe, à travers 5 essais écrits par ou consacrés à ses théoriciennes et militantes les plus ferventes.
Etre écoféministe. Théories et pratiques
de Jeanne Burgart Goutal (2020, L’Echappée/“Versus”)
Dans cet ouvrage paru en 2020 et qui vient de remporter le Prix de la Fondation de l’écologie politique, Jeanne Burgart Goutal mêle les approches historique, philosophique et phénoménologique pour tenter de tracer les contours d’un mouvement divers et complexe. Avec rigueur, esprit critique et pédagogie, l’autrice nous emmène dans sa quête, sans hésiter à partager ses doutes et ses points de vue. De France jusqu’en Inde, ce livre ressemble à un voyage thématique avec une amie drôle et érudite, à la rencontre des théories et des pratiques écoféministes.
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Rêver l’obscur. Femmes, magie et politique
de Starhawk (1982, publié en France en 2019, Cambourakis)
Ecrit en pleine guerre froide (1982), le livre référence de Starhawk baigne dans une ambiance de menace nucléaire et de fin du monde, mais réussit pourtant le tour de force de susciter de l’espoir à chacune de ses pages. En nous invitant à réveiller notre “pouvoir-du-dedans” par la raison ou la magie, Starhawk ouvre de nouvelles voies pour penser, agir, lutter, se rassembler. Dans une critique et une déconstruction de ce qu’elle appelle la société de “la mise à distance”, dans le récit de ses actions et le détail de ses rituels, la sorcière autoproclamée livre un véritable remède à l’asphyxie, littérale ou non.
Reclaim. Recueil de textes écoféministes
choisis et présentés par Emilie Hache (2016, Cambourakis)
Une compilation d’écrits écoféministes qui rassemble une quinzaine d’autrices, toutes anglo-saxonnes à l’exception de Vandana Shiva. Un florilège riche mais digeste, brillamment introduit par sa sélectionneuse, la philosophe Emilie Hache, passeuse incontournable et infatigable des théories écoféministes (elle préface aussi Rêver l’obscur et s’avère une alliée de choix pour tout comprendre du mouvement, aussi bien dans ses publications que ses conférences ou ses podcasts).
Françoise d’Eaubonne & l’écoféminisme
de Caroline Goldblum (2019, Le Passager clandestin)
Idéal pour appréhender la vie de Françoise d’Eaubonne et ses écrits, ce petit livre est un investissement idéal pour les profanes. Divisé en deux parties, il présente d’abord une courte biographie de l’autrice et activiste puis reproduit des extraits de ses différents ouvrages ou manifestes, comme l’Appel des femmes à la grève de la procréation (1974). Clair et concis, il est le guide parfait pour comprendre les origines de la pensée écoféministe.
Le Féminisme ou la mort
de Françoise d’Eaubonne (1974, réédité en 2020, Le Passager clandestin)
A la faveur de sa réédition, le texte fondateur de l’écoféminisme se voit enrichi d’une préface signée des deux chercheuses et militantes Myriam Bahaffou et Julie Gorecki. L’occasion d’accéder au manifeste originel du mouvement, visionnaire à beaucoup d’égards, tout en bénéficiant de l’éclairage critique de deux de ses héritières et de leurs propositions pour se l’approprier à notre époque.
L’Amazone verte. Le roman de Françoise d’Eaubonne
d’Elise Thiébaut (2021, Charleston/“Les Indomptées”)
Parue en avril, cette biographie de Françoise d’Eaubonne démontre que l’intérêt pour cette figure avant-gardiste n’est pas près de fléchir. Complément idéal à l’ouvrage de Caroline Goldblum, L’Amazone verte offre un portrait très complet de d’Eaubonne, alimenté par des archives inédites et des entretiens avec ses proches, dont ses enfants (elle en avait trois, qu’elle n’a pas élevé·es). Pour compléter ses connaissances du personnage en abordant un versant plus intime.
Ecoféminisme
de Maria Mies et Vandana Shiva (2016, L’Harmattan)
Ce texte de la fin des années 1990 fait dialoguer l’Allemande Maria Mies et l’Indienne Vandana Shiva autour des grandes questions qui touchent à l’avenir de notre planète et au sort de ses habitant·es. Parmi les nombreux textes traduits en France de Vandana Shiva, il est le seul à traiter directement d’écoféminisme, ses autres essais étant consacrés plus largement aux inégalités (1 %. Reprendre le pouvoir face à la toute-puissance des riches, 2019), à l’industrie agro-alimentaire (Le Terrorisme alimentaire. Comment les multinationales affament le tiers-monde, 2001) ou à l’exploitation et l’épuisement des ressources (La Guerre de l’eau. Privatisation, pollution et profit, 2001).
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