Avec cette semaine, le retour en fanfare de Liz Phair, le cow-boy Turner Cody et ses nouveaux acolytes, le pot-pourri de Japanese Breakfast, le retour de Rostam de l’ex-Vampire Weekend en solo et les orchestrations sublimes de Peter Von Poehl.
Comme chaque week-end, Les Inrockuptibles s’emparent de la traditionnelle valse des albums sortis le vendredi pour vous proposer une sélection. Au programme : Turner Cody & The Soldiers of Love, Liz Phair, Japanese Breakfast, Rostam et Peter von Poehl. Soit une sélection placée sous les signes des grands retours et de la surprise.
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Turner Cody & The Soldiers of Love – Friends in High Places (Capitane Records)
On a vu débarquer Turner Cody en mars 2021, avec la démarche claudicante d’un cow-boy à la manque. Un peu bourré, mais toujours digne, sous les lumières tamisées d’un honky tonk où traînent des types qui ne voient jamais le soleil, le New-Yorkais d’adoption dévoilait son nouveau single, Boozing and Losing. Compagnon de route d’Herman Dune et pilier (de bar) d’une scène anti-folk emmenée au début des années 2000 par Jeffrey Lewis et les Moldy Peaches, Cody ne revendra jamais son catalogue à Universal pour 300 millions de dollars à l’instar de Bob Dylan, mais restera dans les mémoires comme l’un des songwriters à la marge les plus inspirés de la musique made in USA. Le genre à situer quelque part entre l’outlaw country de Townes Van Zandt et la gouaille de Kinky Friedman.
Par François Moreau
Notre critique est à découvrir dans le numéro des Inrockuptibles du 2 juin.
Japanese Breakfast – Jubilee (Dead Oceans/PIAS)
A l’image de ce morceau inaugural, dansant jusqu’à l’excès, Jubilee regroupe certaines des chansons les plus directes et immédiates de Japanese Breakfast. Suite spirituelle de Soft Sounds from Another Planet, le disque sonne comme la playlist du dancing de la station spatiale qui aurait reçu pour mission d’apporter la réponse terrienne à ces doux sons extraterrestres. Dans ce passionnant résumé de 60 ans de culture occidentale, l’italo-disco croise le shoegaze, les fanfares l’ambient et la froide new wave la luxuriance de la pop orchestrale West Coast. Mais pendant l’expédition, le vaisseau de la capitaine Zauner aurait décroché de sa trajectoire et dériverait dans le vide infini de l’espace. Une musique de fête autant que de perdition.
Par Cyril Camu
>> A lire aussi : Japanese Breakfast, musique de fête et de perdition
Notre critique est à découvrir dans le numéro des Inrockuptibles du 2 juin.
Liz Phair – Soberish (Chrysalis/PIAS)
Produit avec Brad Wood, fidèle depuis ses débuts, avec lequel elle a voulu “créer un nouveau vocabulaire, dépasser les limites de ce qu’on était capables de faire à deux”, Liz Phair présente ici un autoportrait aussi bien influencé par Yazoo que par The Psychedelic Furs. La guitare y est reine, les arrangements varient d’un morceau à un autre. L’ensemble est étonnamment accrocheur : “La musique traduit mes émotions, me permet de les accepter, et donc de panser mes plaies. Les auditeur·rice·s peuvent s’identifier… C’est ce que j’apprécie dans la musique des autres : quand leur histoire devient la mienne.” Celle de Phair n’est pourtant pas commune.
Par Sophie Rosemont
Notre critique est à découvrir dans le numéro des Inrockuptibles du 2 juin.
Rostam – Changephobia (Matsor Projects/Secretly Distribution)
Retour en forme pour l’ex-Vampire Weekend, opérant en solo depuis son départ de la formation pop-baroque en 2016. Depuis aperçu en tant que producteur aux côtés de nul·le·s autres que Frank Ocean, Clairo, Solange ou encore HAIM, le musicien signe aujourd’hui son retour en solo avec un album où ses subtilités de productions trompent un songwriting d’une limpide évidence mais jamais simpliste. Toujours fourmillant d’idées techniques, Rostam prouve avec ce Changephobia que la recette qui a fait en bonne partie le succès de son ancien groupe n’a rien perdu de sa superbe.
Par Briac Julliand
Peter von Poehl – Memories from Saint-Forget (BMG)
Initié à l’automne 2018 et bouclé l’an dernier, ce recueil de ritournelles élégantes charme par sa grâce féline et ses mélodies en contre-jour. Le confinement de 2020 a ainsi été un précieux allié : il a obligé le songwriter à crinière blonde à se réfugier dans une cabane de jardin, reconvertie en home studio champêtre, pour enregistrer. Un endroit idéal pour célébrer la faune et la flore, tout en levant les yeux vers la Voie lactée. Entre folk cosmique, pop baroque et Americana soyeuse, Peter von Poehl drape ses 10 morceaux d’orchestrations sublimes, au luxe jamais ostentatoire.
Par Noémie Lecoq
>> A lire aussi : Peter von Poehl retrouve la source de son folk cosmique fait maison
Notre critique est à découvrir dans le numéro des Inrockuptibles du 2 juin.
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