En matière de remake, un artiste doit toujours se poser la question du contemporain. Faute d’avoir su transformer le passé composé en présent de l’indicatif, Valérie Lemercier livre la copie fidèle d’un film de Guitry auquel il manque malheureusement Guitry (le metteur en scène et le comédien). Le résultat est aussi passionnant qu’un revival easy-listening, […]
En matière de remake, un artiste doit toujours se poser la question du contemporain. Faute d’avoir su transformer le passé composé en présent de l’indicatif, Valérie Lemercier livre la copie fidèle d’un film de Guitry auquel il manque malheureusement Guitry (le metteur en scène et le comédien). Le résultat est aussi passionnant qu’un revival easy-listening, aussi savoureux et vivant qu’un surgelé Vivagel. Lemercier réussit l’exploit d’éventer la pétillance propre à Guitry pour cause de timing laborieux et d’acteurs en porte-à-faux, hésitant entre premier et second degré sans jamais trouver le bon tempo. On attendait de Lemercier qu’elle apporte au moins son grand talent comique : mais ce quadrille-là provoque à peine deux sourires et demi en quatre-vingt-dix minutes interminables. Le seul apport de Lemercier semble provenir de sa casquette de réalisatrice de pub (souvenez-vous, les frères Canto dans Bic, « l’ôrènnnge et le vèèèrt ») : d’où les belles teintes rose bonbon ou vert pistache du talentueux chef-déco, d’où une image clean, clinique, nettoyée. Mais il faudrait que Lemercier (et tous les faiseurs de films qui se revendiquent cinéastes) se rende compte que le cinéma, c’est bien autre chose qu’un spot publicitaire d’une heure et demie.
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